ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )
6 Avril 2012
Synthèse de la conférence organisée par le Giz Deved allemand et le ministère des PME et de l’Investissement des PME sur l’employabilité des jeunes et des femmes dans l’économie verte.
Le 27 et le 28 mars 2012 au Hilton d’Alger.
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J'ai eu l'honneur d'être invité" à cette conférence, voici une synthèse de certaines allocutions ainsi qu'un lien vers le site du programme DEVED
Introduction :
Le crépuscule de « l’économie brune » :
En 2012, il n’est plus possible de considérer que les préoccupations environnementales sont des sujets anecdotiques, comme cela a été longtemps le cas durant le siècle dernier.
En effet, la fin du dernier millénaire a donné la part belle à une croissance économique portée par une industrialisation outrancière qu’il était jusque là impossible de remettre en cause au risque de paraitre utopiste voire même, pour certains, irresponsable. Les conditions du bien-être moderne étaient avant tout évaluées par la capacité d'une société de pouvoir consommer l’énergie et des produits industriels avec un minimum de restriction. Remettre en cause cela était, en quelque sorte, prendre le risque de sembler vouloir interdire aux hommes et femmes de cette planète le droit d’être des consommateurs de masse « heureux ».
Fort heureusement, le second millénaire a vu émerger dans le discours sociétal de bien des nations développées de nombreux concepts de gestion donnant à l’écologie ainsi que la santé publique une place plus en adéquation avec la réalité environnementale contemporaine. De nos jours, il n’est plus possible de remettre en question le fait que le confort moderne, c'est aussi de pouvoir prétendre à une qualité de vie plus en phase avec la Nature et surtout avec les limites des ressources naturelles mondiales. De même que personne ne peut réfuter, au regard des nombreux périls qui menacent l’intégrité physique de notre planète, que ces choix de gérance ne sont plus des lubies d’écologistes fanatiques, voire pire des luxes pour nos sociétés, mais bien des urgences qu’il serait inconscient d’éluder si l’on veut espérer que la survie de l’Humanité ne soit sérieusement mise en péril dans un futur qui n’est malheureusement pas si lointain…
Parmi les pays pionniers dans cette prise de conscience salutaire, l’Allemagne est, sans l’ombre d’un doute, celui qui a pris une avance considérable sur le reste du Monde industrialisé. « Die grüne Economie », c'est-à-dire « l’économie verte » est un des fers de lance des nouvelles options de gouvernance que soutien cette nation qui s’impose de plus en plus comme un des acteurs les plus pertinent du leadership européen. Cette économie verte est annoncée en Allemagne comme sonnant le glas d’un modèle de gestion basée uniquement sur la rentabilité ainsi que l’égoïsme : « l’économie brune », celle qui a pour fondement l’exploitation des énergies fossiles ainsi qu’une spéculation boursière dont l’aveuglement n’a d’égale que les immenses injustices et impacts néfastes sur l’environnement qu’elle a générées à travers tout le globe terrestre.
Les énergies renouvelables, la gestion raisonnable et responsable des ressources naturelles, le recyclage des déchets, la rationalisation des modes de transports, l’agriculture biologique sont autant de secteurs sur lesquels la société allemande mise pour relancer son économie en créant des emplois utiles pour l’environnement et la santé publique. Les mesures prises par cette nation pour sortir du nucléaire sont à considérer à bien des égards comme exemplaires. Bref, au regard de la relative bonne santé de l’économie de ce pays il n’est pas injustifié de penser que ses choix stratégiques s’avèrent être payants pour l’Allemagne.
Forte de ces succès en la matière sur son propre territoire, « die Deutchland » s’attelle à présent à diffuser hors de ses frontières les savoirs faires et les compétences qu’elle a développé afin de concilier une incontournable nécessité de rentabilité économique de son entreprenariat et le besoin vital de tenir compte des ressources limitées de notre planète. L’économie brune « à l’américaine » et son « égologie » semble, à première vue avoir trouvé en la dimension écologique de l’économie verte allemande un rival de taille avec qui il faudra compter.
La GIZ, un outil performant pour faciliter la coopération mondiale pour le développement durable du gouvernement allemand :
La Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit, ou GIZ, est une entreprise fédérale qui s’est donné pour mission d’aider le gouvernement allemand à concrétiser ses objectifs en matière de coopération internationale pour le développement durable.
Elle est issue de nombreux organismes étatiques de ce pays dont elle polarise les expertises depuis le 1er janvier 2011.
Une de ses autres missions est de propager à travers le monde l’éducation et d’optimiser la formation notamment dans le cadre de l’économie verte.
Le programme Deved, un projet pilote pour insuffler les notions de qualité et de compétitivité au sein de l’entreprenariat algérien :
L’excellence est sans conteste le leitmotiv de ce programme ambitieux de la GIZ pour le Développement de l’Economie Durable en Algérie. Le Ministère de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’Investissement algérien est le principal partenaire de cet accord de coopération bilatéral entre l’Algérie et l’Allemagne, ainsi que l’ANDPME (Agence Nationale pour le développement de la PME).
Il est mis en œuvre pour le compte du Ministère fédérale allemand de la coopération économique et du développement (BMZ).
Lancé en 2007, il est entré dans sa deuxième phase d’exécution depuis le mois de juin 2010 à mai 2013.
La compétitivité de très petites entreprises (TPE) et moyennes entreprises (PME) est la finalité principale du programme Deved. Les jeunes font l’objet d’une attention particulière et s’articule autour de quatre composantes sont :
-La mise en place d’un système national de promotion des TPE-PME,
-Le développement économique et l’innovation
-Le renforcement du secteur de la Micro finance des TPE-PME
-L’entreprenariat et l’employabilité des jeunes.
Ainsi les décideurs politiques, ainsi que les jeunes entrepreneurs sont assistés et encadrés afin de leur donner tous les moyens de réaliser leurs objectifs et d’évaluer la qualité des actions qu’ils entreprennent pour aller dans ce sens.
Nature et objectifs de la Conférence :
Cet événement a été organisé avec la volonté d’être un pôle d’excellence réunissant 200 participants triés sur le volet parmi les acteurs impliqués dans l’entreprenariat en algérie, des responsables politiques, d’éminents chercheurs, des membres de la société civile ainsi que des médias concernés par l’harmonisation des impératifs liés à l’ économie et ceux imposés par la dégradation de l’environnement . Des intervenants étrangers ont été aussi conviés à cette réunion afin de donner une dimension internationale à cette conférence.
La place des jeunes ainsi que celle des femmes dans l’élaboration d’une mutation « verte » de l’entreprenariat et donc de l’économie ont été largement mis en avant lors de ces deux jours articulés autours de discours d’orientation, d’allocutions et d’ateliers de réflexion.
En corrélation avec les potentiels de l’Algérie identifiés par le GIZ et le programme Deved, les énergies renouvelables, le recyclage et la valorisation des déchets, ainsi que la gestion rationnelle des transports ont fait l’objet d’un focus lors de cette conférence.
« La PME au cœur du développement et de la stabilité sociale de l’Algérie » :
Allocution d’introduction de Mr Ammouri Brahiti Dg de la PME en Algérie.
Lors de son allocution d’ouverture de la conférence, Mr Ammouri Brahiti, Directeur Général de la PME au sein du Ministère de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’Investissement, a tenu à rappeler à tous les participants les engagements ainsi que les initiatives de son ministère afin de promouvoir la culture de la compétitivité ainsi que celle de l’excellence au sein des PME et TPE algériennes. Il a également informé l’assistance de la place prépondérante du programme Deved dans l’encadrement des prochains états généraux de la PME en Algérie.
Consolider les acquis, optimiser le fonctionnement des PME, favoriser la compétitivité et instaurer une vraie culture allant dans ce sens en Algérie sont des thèmes qui ont été évoqués avec insistance par Mr Brahiti qui a suggéré ainsi le fait que ce sont pour l’instant des notions qui font défaut dans le secteur des PME et TPE en Algérie.
De nombreux investissements ont été décidés par le gouvernement algérien afin de développer les fortes potentialités de l’Algérie en matière d’énergies renouvelables et plus particulièrement en ce qui concerne le secteur du photovoltaïque pour lequel il a été voté un budget d’environ 62 milliards de dollars. D’ici 2025, nous annonce Mr Brahiti, près de 132 000 emplois seront apparemment crées en Algérie et permettront à ce pays de diminuer sensiblement sa dépendance aux énergies fossiles notamment en ce qui concerne la production de l’électricité à des fins domestiques. De même que 160 000 emplois seront crées, selon lui, dans le secteur du recyclage et de la valorisation des déchets. D’autres secteurs, tels que celui de la chimie industrielle ont été aussi évoqués comme étant une source de développement économique et de création d’emplois.
« Un avenir environnemental et énergétique incertain pour l’Algérie… » :
Exposé du Pr Chams Eddine Chitour.
Au cours de la première journée, parmi les exposés qui ont été proposés à l’audience de cette conférence, l’allocution du Professeur Chams Eddine Chitour a été, sans aucun doute, celle qui a le plus marqué les esprits. Il faut dire que, au regard de l’impressionnant curriculum vitae (voir annexe) de cet illustre ingénieur dont la formation et les fonctions inspirent le respect, il était difficile de ne pas être interpellé par son discours alarmiste sur l’avenir environnemental et énergétique du continent africain et de l’Algérie.
Dans un premier temps, le Pr Chittour a rappelé à l’assistance les inégalités qui existent entre le Nord et le Sud de notre planète et plus particulièrement celles qui persistent sur le continent africain en ce qui concerne la consommation d’énergie. Dans son discours, il a tenu a insister sur le fait que les principaux « gaspilleurs » d’énergies ne se trouvent pas sur ce continent dont l’Algérie est un des leader à bien des égards.
En effet, selon de nombreuses études, les USA consomment 80% des ressources énergétiques planétaire alors que sa population ne représente que 5% de la population mondiale et, une semaine d’émission de gaz carbone sur le continent américain correspond à la production annuelle d’un pays comme la Somalie. Le coût du plein d’essence d’un véhicule 4X4 en Europe représente la somme nécessaire à nourrir un habitant du Sahel pendant près d’une année.
De plus, il a insisté sur l’influence nocive du forçage anthropique internationale sur le climat global. La surconsommation mondiale d’énergie et des ressource naturelles de notre planète ont des impacts négatifs sur le climat ainsi que sur de nombreux secteurs de l’économie internationale et ne sont pourtant pas vraiment pris en compte par le G20, organisme mondial qui réunit les pays les plus riches (et donc influents) de la planète. Pourtant, tous les chercheurs du monde entier s’accordent à dire qu’à ce sujet la situation est devenue plus que critique. De plus, cette mise en péril de notre capital mondial en énergie non renouvelables ainsi qu’en ressources naturelles génère de nombreuses tensions au sein de la communauté internationale.
De la même manière que le réchauffement climatique a des conséquences nocives sur la santé publique, l’Agriculture, les forêts, les ressources en eaux, la sécurité écologiques des zones côtières ainsi que sur une multitude d’espèces naturelles. Le professeur Chitour a évoqué plus particulièrement le phénomène des guerres liées à la raréfaction de l’eau potable et l’émergence du statut de « réfugié climatique » qui s’est installé un peu partout dans le monde. Lors de son exposé, il nous a annoncé que d’ici 2090, le monde devrait subir de nombreuses crises liées à des précipitations catastrophiques ainsi que des sécheresses du fait que le réchauffement planétaire a perturbé le rythme écologique de la Terre.
En ce qui concerne l’Algérie, il a rappelé que ce pays est en stress hydrique et que le réchauffement de son climat risque d’annoncer des bouleversements très importants sur tout le territoire algérien.
A propos de la situation énergétique de notre nation, le constat de cet illustre chercheur est sans appel : notre système énergétique, qui est basé essentiellement sur l’exploitation des ressources pétrolières et de leurs dérivés (80% de la production d’énergie) ne pourra pas assurer les besoins d’une consommation nationale qui a triplé en 30 ans. Aux dires du Pr Chitour, nous vivons déjà « à crédit » puisque le 20 août dernier nous avons atteint les capacités maximales de consommation énergétique de notre pays.
Bien entendu, ce discours n’a pas été dénué d’un message d’espoir et d’émulation notamment pour la jeunesse algérienne à qui le Pr Chitour s’est adressé dès le début de son exposé. Cet ingénieur de haute volée a également évoqué le fait que le développement des énergies renouvelables est une issue pertinente pour l’avenir de l’Algérie qui ne produit que 1% des ressources fossiles mondiales alors que son potentiel en production d’énergie solaire est considérable. Il a également évoqué le fait que le parc automobile algérien n’est pas assez orienté vers les véhicules hybrides qui, selon ses propos, pourraient limiter notre consommation en hydrocarbures. Ce chercheur algérien a insisté sur le fait que la nécessité de faire muter notre économie rentière et improductive vers une économie « verte », source d’emplois durables ne devait pas être abordé par nos responsables politiques comme une simple « cosmétique » (selon ses propres termes), mais bien un défi salutaire qui doit être relevé par toute la société algérienne.
Pr Chams Chitour :
Ingénieur de l’Ecole Polytechnique d’Alger et ingénieur spécialiste de l’Institut Algérien du pétrole de Dar Beida et de l’Institut français du pétrole, ancien professeur invité et professeur associé à l’université de Toulouse. Il est titulaire d’un Doctorat-Ingénieur de l’Université d’Alger et d’un Doctorat es Sciences de Lyon (France).
Mr Chitour est professeur de thermodynamique et d’économie du pétrole à l’Ecole Nationale de Polytechnique d’Alger et à l’Ecole d’Ingénieurs de chimie chimique de Toulouse.
Il a fait soutenir plusieurs dizaines de thèses de magister et de doctorat es sciences. Il est l’auteur d’une centaine de publications et de communications scientifiques. Il a rédigé plusieurs ouvrages dans le cadre de ses enseignements de chimie physique et de raffinage.
Par ailleurs, le Professeur Chitour a publié des ouvrages sur l’Energie et les enjeux géostratégiques.
Enfin, il a écrit plusieurs essais sur l’histoire de l’Algérie, l’éducation et la culture , la mondialisation ainsi que les défis de l’Islam et de l’émigration.
« L’économie verte comme levier du développement social et économique » :
Discours d’introduction du Dr Sigmund Müller, Directeur Résident de la GIZ en Algérie
Le Docteur Müller, lors de son discours d’introduction, a évoqué le fait que ces quatre dernières années de crise économique mondiale avaient démontré les limites du système économique mondial actuel qui, s’il a permis de créer d’énormes richesses pour certains, n’a pas su endiguer les inégalités socio-économiques entre les diverses nations du monde moderne. Sans utiliser directement le terme d’économie « brune », il a semblé vouloir opposer aux paradigmes actuels en matière de gérance et de gestion du développement international une approche à dimension plus humaine et écologique, tout en insistant sur la nécessité de faire preuve de pragmatisme, c'est-à-dire de ne pas remettre en question l’importance des notions de rentabilité et d’entreprenariat dans l’environnement socio-économique de notre époque. Pour lui, comme son gouvernement, une mutation du tissu social et industriel vers une économie plus « verte » s’avère être incontournable afin de permettre aux nations de se développer dans un contexte de changement climatique et de progressive diminution de toutes les ressources naturelles de notre planète. Le docteur Müller a fortement remis en question les nombreuses politiques d’austérité mis en place à travers la planète afin de sortir de la crise économique mondiale qui pourrait trouver une issue plus pertinente grâce au modèle allemand d’économie verte.
Il a rappelé à son auditoire que l’OCDE envisage la création de 20 millions d’emplois d’ici 2030 qui seront directement ou indirectement liés à l’économie verte.
Toujours selon ces propos, les pays arabes pourraient profiter de cette mutation « verte » notamment dans des secteurs tels que l’Agriculture, la gestion de l’eau, le bâtiment et l’Energie.
En ce qui concerne l’Algérie, il a souligné les forts potentiels de ce pays en matière d’énergie renouvelable et de traitement des déchets et encouragé tous les acteurs socio-économiques de la société algérienne à œuvrer pour que cette mutation « verte » s’opère au plus vite et dans les meilleurs conditions. Ce professeur allemand nous a ainsi informés des nombreuses initiatives de son organisation fédérale, la Giz afin de permettre à ces derniers de, non seulement atteindre leurs objectifs mais aussi, de mieux évaluer la qualité des résultats obtenus. C’est d’ailleurs dans cet état d’esprit que cette conférence a été organisée en partenariat avec le Deved ainsi que le Ministère de la PME et de l’Investissement en Algérie.
Pour son organisation dédiée à la coopération allemande internationale, il est important d’intégrer dans le tissu industriel local une labellisation sociale et environnementale, de même qu’en écho avec les aspirations du gouvernement algérien, la compétitivité ainsi que la qualité des services doit avoir une place plus importante dans la sphère des PME et TPE algériennes.
« Il faut impliquer la société civile et réconcilier les générations» :
Allocution de M. Hamed Ben Diha Président de l’Université du Sud de Sfax à Tunis.
Un des autres temps fort de cette première journée d’allocution d’experts en salle plénière fut, à mon humble avis, l’intervention magistrale de M. Hamed Ben Diha qui s’est déplacé jusqu’à Alger afin d’exposer les nombreuses initiatives pertinentes prises par son pays en matière d’économie verte. Selon cet intervenant, « le non Maghreb coûte cher à nos pays », évoquant ainsi les grandes difficultés que rencontrent les pays maghrébins à se réunir autour d’un plan et de centres d’intérêts communs alors que les problématiques de gérance des ces pays sont souvent similaires.
La Tunisie, forte de sa récente émancipation face aux « impostures » (dixit Mr Ben Diha), a décidé de s’impliquer dans la mise en place d’une économie verte sur son territoire en donnant la part belle à la reconstruction d’une économie locale. L’entreprenariat des jeunes, un sujet phare de cette conférence a été mis en avant de même que le développement de l’esprit d’initiative au sein des PME tunisiennes. Pour Mr Ben Diha, si ces quarante dernières années ont été consacrées à trouver des moyens technologiques pour exploiter les ressources naturelles, les prochaines doivent être dédiées à créer des modèles viables permettant de les conserver. Il faut insister sur la notion de durabilité dans tous les aspects de l’économie ainsi que de la société, de la même façon qu’il serait judicieux de trouver des moyens de produire et de consommer plus respectueux de notre environnement.
Pour cet expert, si l’autorité du gouvernement doit s’exprimer de manière juste et efficiente, notamment à travers une législation incitative, la démocratisation du débat au sein des localités est un des facteurs moteurs d’une meilleure gestion de l’économie nationale de son pays. La société civile doit non seulement être plus impliquée, mais elle doit aussi être plus responsable et autonome.
Favoriser l’initiative doit figurer en tête de liste des préoccupations de la société tunisienne qui semble se donner les moyens administratifs pour l’évaluer et l’encadrer au sein de l’entreprenariat en Tunisie en créant de nombreux organismes étatiques pour aller dans ce sens.
L’Education elle aussi doit prendre le pas des mutations qui s’opèrent en ce début de deuxième millénaire. « L’université n’a pas pour vocation de créer des chômeurs » nous lance avec justesse le directeur de l’université du Sud de Sfax, suggérant ainsi que les choix de créations de cursus ainsi que les conseils d’orientation au sein de l’université doivent tenir compte de la réalité du terrain et donner aux étudiants toutes les chances de s’investir dans des études débouchant sur des emplois durables. Là aussi, l’économie verte offre des perspectives de carrière très attractives pour les jeunes diplômés tunisiens.
Ce conférencier tunisien a insisté sur la nécessité de mettre en place des campagnes de sensibilisations à tous les échelons du tissu social et économique de son pays afin d’instaurer une réelle culture de l’économie verte et du développement durable en Tunisie. C’est d’ailleurs la politique actuellement en cours dans ce pays.
Enfin, Mr Ben Dhia a évoqué le fait qu’il était important de réconcilier les générations, de tenir compte des savoir-faire des anciens et de les revisiter avec l’aide de la jeunesse tunisienne.
Selon lui, des dixaines de milliers d’emplois ont déjà été crées dans cette optique de croissance verte notamment dans le recyclage des déchets, l’agriculture bio et l’écotourisme ce qui laisse à penser qu’il y a beaucoup d’avantage pour la Tunisie à persister dans cette voie.
Cependant, Mr Dhia a conclu avec une certaine réserve, celle de voir toutes ces initiatives être mal encadrées au risque de perdre de leur efficacité. Pour lui sans toutes ces mesures appliquées avec sérieux et générosité, toute entreprise de mutation de l’économie tunisienne vers le modèle « vert » ne serait qu’une nouvelle imposture de plus pour son pays.
Pour en savoir plus: http://ecoverte.deved.info/page.php?o=1