« Il y a du carburant disponible dans le pays. Il n’y a ni pénurie ni menace de pénurie. Nous assistons à une très forte demande pour les essences. En 2011 par rapport à 2010, la demande a augmenté de 20 %, 30 % dans certaines régions. Cela traduit une augmentation du parc automobile dans le pays », a annoncé ce dimanche 6 mai Youcef Yousfi, ministre de l’Énergie et des Mines à la Chaîne III de la Radio nationale.
Selon M. Yousfi, la hausse, pour le premier trimestre 2012, a été de 12 à 22 % pour les essences. Cette augmentation a dépassé les 30 % dans certaines régions, que le ministre n’a pas citées. Il a reconnu l’existence, dans la distribution de carburants, de difficultés liées à la vétusté des raffineries, à la faiblesse des stocks et à des insuffisances au niveau des infrastructures portuaires (faible vitesse de déchargement des bateaux, etc.). Le ministre a indiqué que la réhabilitation des raffineries nécessite des arrêts momentanés, notamment à Skikda, Alger et Arzew.
Selon lui, l’Algérie connaîtra une auto‑suffisance en gasoil vers 2014. La Sonatrach envisage d’importer 180 000 tonnes de gasoil pour ce seul mois de mai. « On n’importe pas parce qu’il y a une tension, mais parce que nous savons qu’à telle période, telle raffinerie est à l’arrêt pour réhabilitation. Nous avons un programme d’importation pour satisfaire les besoins du marché national (…) Le gouvernement a dégagé un montant de 200 milliards de dinars pour aider Naftal à avoir un programme qui lui permette d’avoir un niveau de stockage d’environ un mois d’ici 2020. Naftal est en train de réaliser ce programme. Pour les raffineries, il convient de les réhabiliter pour augmenter leur production. Nous voulons augmenter les capacités d’environ 4 millions de tonnes et améliorer la qualité des produits de façon à les rendre commercialisables sur le marché international », a souligné le ministre.
D’après lui, l’importation du carburant ne coûte pas cher à l’Algérie. « Nous payons la différence de prix entre celui du pétrole et celui du produit raffiné. Nous exportons plus de pétrole et nous importons des produits raffinés. La facture est moindre par rapport à ce qui se dit. Nous payons en fait le coût du raffinage, pas du produit lui‑même », a‑t‑il noté.
Le gouvernement, selon Youcef Yousfi, a décidé la construction de cinq nouvelles raffineries, trois au niveau des Hauts Plateaux, une au Sud et une dans la région Centre. « Cela nous permettra d’avoir 30 millions de tonnes de capacité de raffinage supplémentaires. Nous entamons les études pour la réalisation de ces raffineries », a‑t‑il dit.
Le ministre a évoqué l’existence d’un programme national de remplacement du gaz butane par le propane « là où c’est possible ». « Nous avons recensé 12 000 aviculteurs au niveau national. Nous voulons les inciter à consommer du propane. Nous avons découvert que durant la période de crise [les chutes de neige de février 2012, NDLR], ils participaient fortement à la pénurie de gaz butane. Des instructions ont été données à Naftal pour favoriser la consommation du carburant GPL au niveau des régions frontalières. À partir de la fin de cette année, nous allons lancer un programme de développement du GNC, Gaz naturel comprimé. Une première expérience sera faite à Alger avec la mise en circulation d’une centaine de bus ETUSA utilisant le GNC. Nous réalisons déjà des stations d’emplissage du gaz naturel », a annoncé Youcef Yousfi. Il a précisé que si l’expérience GNC réussissait, elle serait généralisée au niveau national de façon à remplacer progressivement le gasoil et l’essence par le GNC, « moins cher et moins polluant ».