23 Juin 2012
C’est avec ces mots alarmistes que le quotidien algérien El Watan titre l’un de ses articles daté du 15 juin.
Si le quotidien ne prend pas de pincettes, c’est que les données scientifiques sont assez inquiétantes.
La désertification, soit le phénomène de transformation d’une région en désert, avance à grand pas dans le monde. L’Afrique est probablement l’un des continents les plus touchés dans la mesure où le phénomène s’agrège avec les problématiques de sécurité alimentaire liées à la sècheresse.
«Depuis 30 ans, la désertification connaît un rythme accéléré qui emporte chaque année 40.000 ha de terres, soit le tiers de la wilaya d’Alger», écrit El Watan.
D’ailleurs la prochaine conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20 qui se tiendra au Brésil à partir du 20 juin sera aussi consacrée à ce mal qui touche 1,2 milliard de personnes sur la planète.
En ce qui concerne l’Algérie, 75% de son territoire est concerné par une très forte aridité d’après une étude menée en 2009 par des chercheurs de l’université de Mascara.
Ce n’est pas la première fois que les scientifiques alertent sur la question de la désertification en Algérie.
«Le fléau touchait sérieusement 30 wilayas, soit 965 communes et 1870 localités et qu’il prenait une extension dangereuse» il y a plus de 25 ans, expliquaient-ils.
D’ailleurs plusieurs initiatives des pouvoirs publics ont déjà été prises pour lutter contre le phénomène. A ce jour, la plus importante reste le «barrage vert», un chantier lancé en 1969 par le président Houari Boumedienne. Il s’agit d’une barrière végétale de 3 millions d’hectares qui s’étend sur 1.200 kilomètres de large pour protéger le nord du pays de l’avancée du Sahara. Malheureusement, le projet a été confronté à de multiples échecs successifs.
Dans l’Expression, le directeur de l’institut algérien de recherche agronomique, Fouad Chehat, explique notamment que le projet n’a pas réussi à associer les populations locales qui se sont senties menacées.
«Les agro-éleveurs qui se sont opposés à ces plantations, ayant «envahi» leurs parcours de pâturage, attendaient la tombée de la nuit pour arracher les arbres plantés pendant la journée par les jeunes du Service national».
Depuis, le gouvernement algérien a lancé de nouveaux programmes. Reste à savoir s’ils suffiront à éviter le pire.
Lu sur El Watan