30 Décembre 2012
Pourtant, si l’Algérie n’est pas avare à ce sujet de belles paroles prometteuses, la réalité des choix stratégiques engagés par ce pays est loin d’être en corrélation avec les annonces de son gouvernement.
On se souvient encore du triste sort réservé au site d’El Kala, une des perles de la Nature Algérienne, qui a été complètement défiguré par la construction d’une autoroute. A ce propos, les nombreuses manifestations d’indignation de la part de la société civile furent relégués au statut de « paroles en l’air » et ce, malgré l’extrême pertinence des arguments opposés à ce projet « contre nature ». On aurait pu penser que ce drame écologique aura au moins servit d’exemple à ne pas reproduire, confortés par les beaux discours récents dont la presse nationale s’est largement fait le relai…
Que nenni, bien au contraire, l’Algérie, fidèle a son dommageable travers de « faire semblant », privilégiant la cosmétique de l’instant au grand dam de l’éthique vis-à-vis du futur semble s’engager de nouveau dans une fort néfaste entreprise dont, cette fois-ci, les conséquences vont condamner un des plus fabuleux sites naturel et culturel de son patrimoine : El Kantara. Une bien sordide ironie veut que ce soit à nouveau le tracé d’une autoroute qui sonnera le glas de ce paradis terrestre si cher à de nombreux algériens et touristes étrangers dont une foule de personnalités nationales et internationales.
Le village d’El Kantara, situé au nord de la wilaya de Biskra est le berceau de gorges sublimes, d’une dercha ancestrale dont le pont romain plusieurs fois millénaire est un trésor archéologique. J’ai eu mainte fois l’occasion d’être ébahi par sa splendeur lors de mes déplacements vers El Oued…
Dans un article publié le 26 décembre 2012 dans le quotidien « Le Soir d’Algérie », M. B. Bellil nous informe que « un projet qui intervient dans le cadre de la modernisation de la route nationale 3 et qui prévoit la réalisation d’une deuxième voie sur le parcours même du circuit touristique » dont la circulation est certes fortement saturé. Mais, ce même auteur évoque des solutions de contournement plus pertinentes et accuse l’option de facilité adoptée par les autorités locales avec le soutien du Ministère des travaux publiques. Il existe pourtant des lois, dans notre pays, pour condamner ce genre de délit contre le patrimoine naturel et culturel d’une région…De nombreuses promesses ont été faites ultérieurement pour mettre en valeur ce joyau naturel et touristique !
Triste Algérie que celle qui ne tient aucune de ses promesses, où les considérations financières à court terme et le manque flagrant d’amour de la patrie de certains risquent de reléguer un des plus beaux pays de la Méditerranée au rang de zone sinistrée, sans histoire, décharnée de sa beauté naturelle alors que cette nation devrait être un des leader du tourisme culturel et de l’éco tourisme de cette zone géographique, capable de générer de formidables profits tout en respectant son intégrité… Avec une telle politique, quand la dernière goutte de pétrole aura coulé, fort est à parier que ce pays ne vaudra plus grand-chose et, qu’ à ce moment là, malheureusement, les auteurs de tous ces forfaits seront bien à l’abri dans la villégiature dorée qu’ils se sont préparés sur le dos des Algériens, des vrais, de ceux que l’Algérie habite plus qu’ils ne l’habitent !
Pour en savoir plus:
Article de M.B. Bellil: http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/12/26/article.php?sid=143230&cid=2
Petition: http://www.petitions24.net/signatures/sauvons_le_pont_del_kantara_biskra/start/20
Annexe:
ANNABA - Le secrétaire d’Etat auprès du ministre du Tourisme et de l’artisanat, chargé du tourisme, Mohamed Amine Hadj Saïd, a insisté dimanche à Annaba sur la nécessité de respecter les conditions et les critères du développement durable du secteur.
Lors d’une rencontre avec les acteurs du secteur du tourisme, tenue en marge d’une visite de travail et d’inspection dans cette wilaya, M. Hadj-Saïd a souligné, à ce propos, que cette démarche "permet de s’inscrire dans une dynamique de développement qui tienne compte du respect de l’environnement naturel, social et culturel".
Le secrétaire d’Etat chargé du Tourisme a également évoqué la question des réserves foncières destinées à accueillir des projets touristiques, exhortant les responsables concernés à les exploiter d’une "manière rationnelle garantissant le respect de l’environnement et des spécificités socioculturelles de chaque région".
M. Hadj Saïd, a appelé dans ce contexte les investisseurs du secteur du tourisme à "s’initier à l’utilisation de matériaux nobles et renouvelables, à l’exemple du bois, dans la réalisation de certains projets d’hébergement touristique dans les zones de montagne".
S’agissant de l’exploitation et de la gestion des infrastructures touristiques, le secrétaire d’Etat chargé du Tourisme a particulièrement insisté sur la formation des ressources humaines, précisant que "l’hôtellerie moderne exige du professionnalisme pour fournir une prestation de qualité".
M. Hadj Saïd a par ailleurs évoqué les Plans d’aménagement touristique (PAT) d’Oued Bagrat (Seraïdi) et de la baie Ouest de Chetaibi, dans la wilaya d’Annaba, rappelant que ces instruments visent à "introduire une dynamique réelle dans le secteur du tourisme".
"La réalisation des objectifs assignés au secteur est tributaire de la maîtrise des conditions de marketing territorial touristique, de la qualité de la formation, de l’investissement, du financement et de la coordination des efforts de tous les partenaires", a-t-il précisé.
Le secrétaire d’Etat avait auparavant visité des sites historiques et religieux tels le mausolée de Sidi Brahim Bentoumi Merdaci, la basilique de Saint-Augustin, le musée et les ruines d’Hippone.
Il a également inspecté, au chef-lieu de wilaya, un projet de construction de l’hôtel "Jugurtha" d’une capacité de 200 lits pour 125 emplois permanents, avant de prendre connaissance, dans la commune de Seraïdi, des futurs investissements touristiques prévus dans cette commune ainsi qu’à Chetaïbi."