ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )
1 Août 2013
Ce n’est pas vraiment une rumeur mais un fait : les crèmes solaires présentent un certain danger, et notamment une toxicité pour l’environnement et l’Homme. On les accuse aussi de ne pas apporter une protection complète contre le soleil. Quelle attitude adopter ? Quels sont les faits ? Faisons le point sur la crème solaire.
Pour le deuxième article de cette série sur la crème solaire, nous allons nous concentrer plus particulièrement sur les dommages causés par la crème solaire à l’environnement, avant d’examiner les conséquences sur la santé plus en détail dans des articles à venir très prochainement.
Nous avons déjà évoqué les nanoparticules dans cet article :
Si l’on en croit les fabricants, pas de nanoparticules dans leurs produits ! Problème : on ne peut pas les détecter à l’heure actuelle ! Il faut donc se fier aux déclarations des fabricants de crème solaire.
L’oxyde de zinc et le dioxyde de titaneplus encore sont souvent utilisés dans les crèmes solaires. Le dioxyde de titane est souvent très présent quand l’indice est élevé. On le repère assez facilement car il blanchit la peau, ce qui ne plaît souvent pas aux utilisateurs. Certains industriels réduisent donc cette substance chimique à l’état de nanoparticules. Le résultat n’est plus blanc, ce qui est un bon indicateur, au passage, de la présence de nanoparticules, si l’indice de protection est élevé.
Outre le danger potentiel pour la santé, sur lequel nous reviendrons prochainement, les nanoparticules constituent une catastrophe pour l’environnement et notamment les écosystèmes aquatiques. A l’instar des microbilles des cosmétiques envahissant l’océan, les nanoparticules se trouvent évacuées par les eaux usées.
Une étude de l’Université de Toledo dans l’Ohio (Etats-Unis) démontrait en mars 2009 que le dioxyde de titane éliminait en partie les micro-organismes participant au traitement des eaux usées. Les nanoparticules finissent ensuite leur course dans l’océan. Avec la crème solaire, le processus est encore plus rapide : la baignade les y envoie directement.
"Les nanoparticules ont été introduites dans les cosmétiques sans qu’aucune étude ne vienne vérifier leur innocuité, en eau douce ou salée.
Des premières études montrent pourtant que leur présence perturbe les organismes aquatiques. L’université de Wageningen a ainsi démontré que le comportement alimentaire et la reproduction des moules étaient perturbés."
Il est difficile de généraliser étant donné que les conséquences seront différentes d’un organisme à l’autre. Néanmoins il est important de se rappeler que les nanoparticules peuvent franchir des barrières biologiques vu leur petite taille. Difficile donc d’exclure tout risque, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire en 2010. En attendant, les nanoparticules sont encore là et ont déjà des conséquences très concrètes sur lareproduction des poissons : certains donnent naissance à des bébés hermaphrodites et/ou ne pouvant se reproduire.
Une autre étude menée en 2010 montrait que le dioxyde de titane (TiO2) et l’oxyde de zinc (ZnO) tuent le plancton. Or le phytoplancton est nécessaire à notre survie, produisant entre 50 et 90% de l’oxygène de la Terre. Depuis 1950, 40% du phytoplancton ont déjà disparu.
La crème solaire est également un poison pour le corail.Outre le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc, d’autres substances ont des effets concrets sur l’environnement marin. Il s’agit de l’Octyl-méthoxycinnamate (OMC), de l’Oxybenzone (BP-3) et du 4-méthylbenzylidène camphre (4-MBC), dont nous avons détaillé les effets dans le premier article sur les substances cachées dans les crèmes solaires.
Ces composants chimiques se retrouvent également dans l’océan et même à faible concentration tuent le corail en 96 heures. On s’est aperçu depuis quelques années que le blanchissement du corail s’était accéléré très fortement avec le développement du tourisme venant visiter les barrières de corail, du Belizeet la Grande Barrière de corail australienne. Ce n’est pas la seule raison mais elle explique en grande partie que le problème ait pris une telle ampleur.
Environmental Health Perspectives a ainsi publié un article en 2008 parlant clairement de la question. Une étude a étudié l’impact direct des substances chimiques suspectes, qui contiennent des hormones agissant notamment sur les coraux, qu’ils tuent. Sachant qu’on retrouve ces produits chimiques dans les rivières et les eaux salées, il semble urgent de cesser de les utiliser, pour le bien-être des écosystèmes et notre santé.