ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )
27 Janvier 2013
Centre national des sports et des loisirs de Tikjda (CNSLT)
MJS : beaucoup d’efforts consentis en montagne
C’est l’hiver et, forcément, nous pensons à la neige, à la montagne, aux sports d’hiver et à l’aventure. L’Algérie, par excellence, est un pays de montagne où l’altitude moyenne est de 600 mètres.
La montagne, un domaine où tout –absolument tout- reste à faire, à construire. Et notre jeunesse, avide de sport et d’aventure, a véritablement besoin de ce genre d’occupation. Récemment, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohammed Tahmi, s’est rendu en visite d’inspection dans la wilaya de Bouira. Sur place, le ministre, accompagné du wali de Bouira, Ali Bouguerra, ne pouvait pas ne pas se rendre à la station climatique de Tikjda où le secteur dispose d’une batterie d’infrastructures fonctionnelles et d’autres en voie d’achèvement ou en projet.
Le MJS à pied d’oeuvre
Cela fait quelques années déjà que le MJS est à pied d’œuvre à Tikjda, pour une mission nodale ayant pour objectif de «sauver Tikjda et lui éviter de tomber en ruines». Il faut savoir en effet que la plupart des établissements dont dispose cette station ont été sauvés de la dégradation et de l’abandon grâce à leur reprise par le MJS. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a fallu beaucoup de courage au secteur pour décider de la reprise et la réhabilitation de ces infrastructures. Ce n’était pas du tout évident de prendre une telle décision, d’autant plus que ces établissements, biens de l’Etat algérien, avaient été laissés à l’abandon par leurs propriétaires d’alors (le secteur du tourisme notamment), suite aux dégâts occasionnés par les hordes terroristes durant quatre années de la décennie noire (de 1994 à 1998).
Impact psychologique
Et cela était encore moins évident, sachant que la mission du MJS se proposait d’avoir un double impact : physique et psychologique. Physique, parce que cette station du versant sud du Djurdjura avait été particulièrement visée par le terrorisme et les infrastructures y ont subi beaucoup de dégâts. Dès lors, il fallait procéder à la réhabilitation de tout ce qui avait fait l’objet de dégradations. Mais le plus dur dans une telle entreprise, c’était de faire en sorte que le travail réalisé puisse avoir un impact psychologique à même de redonner à Tikjda son lustre d’antan, à savoir œuvrer pour le retour des sportifs, des visiteurs et des vacanciers. Il faut se rappeler en effet que, durant les années 1970 et 1980, les vacances à la montagne étaient bien ancrées chez les Algériens. Néanmoins, les infrastructures d’accueil ne pouvaient permettre une très grande fréquentation car seul le Djurdjura, avec ses deux stations de Tikjda et Tala Guilef, était doté d’hôtels.
Recul des sports de montagne
A cela, il faut ajouter l’omniprésence du Mouvement associatif sportif, qui jouait parfaitement son rôle à l’époque, grâce à la Ligue de Bouira et aux clubs de Draâ Ben Khedda, du CS DNC-ANP d’Alger et du CSMA (ex-NRTB). Chaque week-end et chaque période de vacances scolaires, c’étaient les stages d’initiation au ski et aux sports de montagne qui regroupaient jusqu’à 500 enfants et adolescents sur une période de 15 jours. Depuis, le ski et les sports de montagne ont accusé une nette régression et sont pratiqués, d’une manière générale, au niveau de l’initiation. D’un autre côté, le MJS est plus présent que jamais en montagne et dispose d’établissements fonctionnels et de beaucoup d’autres nouvelles infrastructures en projet, telles une piscine olympique, une salle omnisports, deux grand téléskis, etc. C’est dire que, véritablement, le secteur de la Jeunesse et des Sports va continuer à investir en montagne pour répondre aux besoins des jeunes et des sportifs.
Répondre à des exigences
C’est d’ailleurs dans cette perspective que le Centre national des sports et des loisirs (CNSLT) avait été créé, en 1993, par l’ancien ministre Sid-Ali Lebib. L’idée, à l’origine, était de doter l’élite sportive nationale d’un centre de préparation, qui lui faisait alors cruellement défaut. Mais pas seulement, puisque dans la foulée, il fallait également que le CNSLT puisse accueillir les jeunes en quête d’aventure, de découverte et de tranquillité. Autant d’exigences auxquels peut répondre un séjour en montagne. C’est l’ancien président de la Fédération des sports de montagne (FASSM), Abdelali Beghoura, qui avait été nommé DG du CNSLT à sa création, en 1993. Smaïl Méziani lui succèdera quelques années plus tard dans des conditions très difficiles : situation sécuritaire instable, isolement, établissements ayant subi des dégâts, un personnel réduit au strict minimum, etc. En un mot, lorsque M. Méziani arrive au poste de DG, c’est carrément la désolation.
C’est la paix depuis 1998
Dès 1998, la sérénité semble revenir à Tikjda. La paix et la stabilité sont de retour. Les responsables du CNSLT reprennent alors leur souffle et le sourire revient sur les visages des travailleurs et de leur direction, qui avaient perdu espoir. Progressivement, les projets sont envisagés et il restait alors à convaincre le MJS du bien-fondé de ce qu’il convenait d’entreprendre. Il fallait beaucoup de temps et de perspicacité pour persuader une administration frileuse de faire confiance à la DG d’un CNSLT qui avait longtemps souffert de l’isolement et de l’oubli. Mais les services du MJS ont répondu aux appels. Ceci, à partir du moment où Aboubakar Benbouzid, alors ministre du secteur, a effectué en novembre 2002 une visite à Tikjda, la première depuis très longtemps.
Nouveau départ en 2006
A l’époque, il faut souligner qu’il y avait un «solide» Comité olympique (COA), dirigé par Mustapha Berraf, qui cherchait lui aussi à « faire bouger les choses », en inscrivant Tikjda dans son plan d’action. Smaïl Méziani et son équipe décident alors de passer à la vitesse supérieure et d’entamer les chantiers pour la réhabilitation du CNSLT. Avec l’arrivée du ministre Yahia Guidoum, les choses s’accélèrent davantage : « Tikjda, on va s’en occuper ! », avait-il déclaré sur place. Il tiendra parole et, dès l’année 2006, l’établissement retrouve des couleurs, avec l’ouverture au public d’un bloc entièrement relooké et remis à neuf. Les athlètes, les sélections nationales, les clubs, les visiteurs et les vacanciers peuvent désormais trouver ce qu’ils cherchent à Tikjda. Le COA, quant à lui, a cédé la place…
Et les projets neufs ?
Dans quelques temps, ce sera l’ouverture de l’hôtel Djurdjura, complètement réhabilité, qui intervient après le réouverture du chalet du Kef, un ancien établissement de l’ex-DNC (ECM de Sidi Moussa). Jusque-là, le CNSLT a joué un rôle moteur à Tikjda. Après la décennie noire, seul le ministère de la Jeunesse et des Sports a pris des initiatives pour que Tikjda reprenne des couleurs, en procédant à la réhabilitation de ce qui existait déjà. Et qu’il fallait sauver d’une perte certaine. C’est maintenant mission accomplie. Il reste à réaliser les projets neufs à Tikjda, qui n’ont pas vu le jour, et dont certains sont programmés depuis la création du CNSLT, en 1993. Notamment la piscine et la salle OMS qui donneront à coup sûr une nouvelle dimension au CNSLT en tant que centre de préparation de l’élite sportive.
Assainir la FASSM, un impératif
Il faut aussi penser à remettre en état ce qui a été détruit en matière de transport par câble (télésièges et téléskis). Tikjda, quoi qu’on pense, quoi qu’on dise, est d’abord une station de ski, l’une des rares en Algérie et à travers tout le continent africain. Une station de ski où peuvent skier jusqu’à mille personnes par jour, comme cela était le cas vers la fin des années 1980. Face aux préjugés et à des dirigeants sans ambitions et réduits au bricolage, la Fédération algérienne de ski et des sports de montagne (FASSM) n’a jamais réussi à insuffler une dynamique sérieuse à ces sports. Aujourd’hui, nous savons que le MJS veut absolument assainir la situation de cette fédération. Ce sera, alors, le moment à la FASSM de travailler, enfin, en collaboration avec le CNSLT et cela donnera, à coup sûr, une nouvelle dimension aux deux partenaires et à Tikjda. C’est un impératif.