ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )
27 Mars 2014
Il n’est pas aisé de parler brièvement du village des Aït-Smaïl, des habitants de Tichy et de tous ces villageois perchés sur les hauteurs de ces belles communes kabyles qui rayonnent de leur hospitalité ainsi que d’un savoir-vivre et une éducation exceptionnels. Le mieux, à mon humble avis, c’est de s’y rendre…
Parti en direction de Bejaia, sur invitation de l’association « A.S.E.T » en référence a cette belle et vierge foret de Takkuct d’Ait Smaïl, puis de l’association « Tichy la verte », j’ai voulu pour rester suivre les traces de M. Tedjani qui n’a jamais failli à répondre à l’appel du mouvement associatif algérien digne de ce nom et qui œuvre pour redorer le blason de l’écologie algérienne. L’homme, pour une énième fois a réussi, le temps de deux conférences-débat, à convaincre toute l’assistance que « L’environnement est une question de souveraineté nationale », titre de sa présentation.
Après l’exposé du programme par Mr Karim Abdoune, président de l’association « Takkuct », ainsi qu’un bref état des lieux par le responsable des forêts de la commune , au tour de Karim Tedjani de nous rappeler que , contrairement à ce que pensent certains en Occident sur le rapport de l'Algérien à la nature, ce concept étant avant tout le fort de nos parents et grands parents et bien s’avère confirmé par tout ses voyages dans prés de plus de 20 wilayas du pays.
Cette première journée s’est terminée par une plantation de prés de 200 arbres le long du cimetière local en présence des enfants, de fervents défenseurs de la nature et des gendarmes qui, non seulement se sont mis de la partie. Il faut dire que je me sentais très gêné à cet instant, ces derniers agents de l’ordre public ne sont pas réputés pour leur sympathie à l’égard des appareils photos… Mais cette fois-ci, il n’en fût rien !Ils se prêtèrent au jeu sans rechigner le moins du monde.
En ces journées mondiales de grands symboles, « l’eau et l’arbre, le ciel aussi nous a fait signe de sa participation par d’épais nuages au-dessus de la commune de Ait-Smaïl, ainsi que sur toutes les hauteurs de Bougie, accompagné de temps à autres d'une légère pluie qui, chez nous présage la bonne augure d’une pluie si vitale dans un pays aussi aride que le nôtre.
Le lendemain, comme partie, avec l’eau et l’arbre, d’un triptyque indissociable, l’énergie fut également à l’honneur. M Idir, enfant prodigue du pays et PDG de la société « Photon énergie », n’a pas été avare de son temps pour déplacer son matériel deux jours durant afin d’expliquer aux habitants de son village que l’énergie fossile très polluante, qu’elle n’est pas éternelle et qu’il est temps de travailler avec des énergies renouvelables comme le solaire et autres…
Puis, à mon tour d’exprimer mes impressions et, surtout, de faire part à l’assistance ainsi qu’aux membres de l’association de mon expérience de bénévolat à Naciria. Dans ma commune, nous avons, avec quelques amis, restaurée une ancienne source ottomane afin de préserver nos concitoyens de la consommation d’une eau du robinet à la salubrité plus que douteuse…
A la fin de cette deuxième et dernière journée, une randonnée nous a été proposée le long d’une belle rivière, jusqu’à la hauteur d’un vieux pont datant l’époque coloniale.
Là, le vieil adage de chez nous « Ruh ad tawid, bed ad twalid, qim ulac » prend parfaitement son sens pour moi. En effet, je découvre que tout ce que j’ai tenté de proposer à Naciria a été depuis longtemps appliqué dans cette région qui s‘étend des Ait Smaïl à Tifernine. De grosses conduites parallèlement installées parfois à découvert, mais, soigneusement fixées pour approvisionner toute la population par la simple force de la gravité..
Le 22/03/2014 à 7h00 du matin, de cette petite maison appartenant et construite par propres mains de M.Karim Abdoune qui nous a hébergé durant notre séjour a Ait Smaïl, cap sur Tichy pour rejoindre l’association « Tichy la verte ». A sa tête, le gentleman Sofiane Khaldi qui nous attendait avec impatience.
A peine un premier briefing terminé dans l’enceinte du C.S.P hébergeant leur bureau, que l’on devait prendre le bus en direction rapprochant davantage du ciel ; où la nature demeure à l’état sauvage. Pendant plus d’une heure, la puissance du moteur à quatre temps, certes polluant, nous a permis d’arpenter cette route sinueuse jusqu’au village de Tifernine en passant par, Agni yerwel, Tibu3ellamin, Agni n’ tmara et Bu3emmara.
Arrivé dans la petite école « d’Ighil Ouis », l’émotion était très grande de part l’accueil qui nous a été réservé. Après l’allocution de M. Tedjani, de Mr Saou H.(chercheur), ainsi que des responsables de l’ONAT et de la Conservation des forêts de Bejaia, une opération de plantation fut menée par tous les enfants présents. Un brassage intergénérationnel, une transmission dont très peu de gens arrivent de nos jours à saisir l’importance dans notre pays…
Comme pour immortaliser chaque petit instant de cette randonnée royale, même si l’organisation reste à parfaire, Karim, armé de ses deux appareils ne ratte rien qui lui semble transmettre ou véhiculer un message. Mieux encore il profite de m’apprendre, ainsi qu’à nos deux accompagnateurs l’art de la photographie.
De retour, une escale est observée le temps de reprendre force au niveau d’une rivière dont seuls les spécialistes connaissent la valeur car, c’est des hauteurs de ce village déserté « bu seb3a iYidan » ou l’activité polluante est inexistante, qu’il prend source. Sur toute sa longueur ruisselle d’énormes quantités de ce liquide précieux à l’arrière goût légèrement amer que j’ai pris le plein plaisir d’en consommer 1.5 litre à trois reprises, le temps que ce chercheur hydraulicien d’Ait Smaïl tente d’expliquer aux enfants, comment ce bassin versant se remplit et qui continue de nous bercer avec son chant magique à longueur d’année. De l’avis de ce grand Monsieur et de tout les responsables présents avec nous, la majeure partie de la wilaya peut être alimentée sans énergie à partir de captages fait avec des techniques modernes.
Comme à Aït Smaïl , d’importantes conduites en acier galvanisées sont bien fixées à l’aide de socles en béton qui relient la boite de réception aux réservoirs de distribution.
De retour, après une brève rencontre avec les autorités locales, il fallait regagner le CSP. Nous sommes invités à assister à la répétition d'une troupe de musique en présence du directeur de l’établissement qui est aussi professeur de musique.
Le programme du dernier jour fût improvisé par les organisateurs qui ont prévu une détente à la hauteur de la mission bénévole de leurs hôtes.
En effet nous avons profité pour bien visiter la ville de Tichy et surtout tenter de réussir quelques beaux panorama photographiques à partir des hauteurs de « Sidi Ahmed » en attendant la conférence de Karim Tedjani prévue en fin de journée de ce dimanche 23/03/2014. Toutes les questions environnementales relatives à "l'arbre" ainsi qu’à "l’eau" ont été largement développées par l'orateur, avant d'ouvrir le débat .
Ce qui m’a impressionné le plus durant ce voyage, ce sont les installations hydrauliques que je rêve voir construite dans ma commune, l’allure et l’intelligence de Chikh Nordine directeur du CSP de Tichy , la modestie du Dr Saou (chercheur) ,le savoir-écouter de tout ce monde que j’ai eu la chance de côtoyer et surtout le respect mutuel qui règne dans cet établissement , « le CSP ».
Mohamed Djazaïri