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Le P-dg de Sonatrach à propos de la nouvelle loi sur les hydrocarbures
Salah Benreguia
En Algérie, les investisseurs étrangers dans les hydrocarbures non conventionnels bénéficieront de plus d’avantages fiscaux dans la future loi sur les hydrocarbures. Cette loi, qu’examinera prochainement le gouvernement, devrait générer un peu plus d’avantages pour les investisseurs étrangers qui développent des ressources d’énergie non conventionnelle (tels le gaz de schiste) en Algérie.
C’est ce qu’a déclaré, mercredi dernier, le Pdg de Sonatrach, M. Abdelhamid Zerguine, qui s’exprimait en marge de la visite d’inspection qu’il a effectuée à la raffinerie de Skikda, ajoutant que la concurrence et la compétition entre les pays producteurs afin d’attirer les explorateurs sont les deux facteurs qui vont pousser ou inciter l’Algérie à opérer un lifting. «Tous les pays font des lois qui ont pour objectif d’attirer les IDE, cela est d’autant plus vrai dans les hydrocarbures qui rapportent des montants financiers très importants. C’est la seule manière d’attirer les investissements», a-t-il expliqué. Et d’ajouter que ces avantages seront accordés aux étrangers compte tenu des investissements coûteux à consentir dans le développement des hydrocarbures non conventionnels et aussi des risques de perte dans l’exploration.
«L’exploration dans les hydrocarbures est un domaine très risqué si on considère qu’une seule découverte peut être réalisée sur cinq périmètres explorés. Il y a des pays où seulement une découverte est réalisée sur dix blocs explorés», a-t-il soutenu. «Dans les ressources conventionnelles, les partenaires prennent le risque explorateur seuls, pour les ressources non conventionnelles nous voulons les rendre attractives en permettant à Sonatrach de participer à ce risque», a-t-il indiqué plus loin. Le premier responsable de Sonatrach a laissé entendre que ledit projet rendrait le domaine minier algérien en général beaucoup plus attractif par des incitations financières. Car, aux yeux de M. Zerguine, depuis la promulgation de cette loi, amendée par ordonnance présidentielle en 2006, l’Algérie a lancé trois appels d’offre pour l’exploration des hydrocarbures. Le premier appel d’offre lancé en 2008 a débouché sur l’octroi de quatre blocs, le second organisé en 2009 s’est soldé par l’attribution de trois blocs et le dernier, en 2011, par deux blocs seulement.
Interrogé si le texte prévoyait un possible allègement de la taxe sur les profits exceptionnels (TPE), M. Zerguine s’est contenté de dire que «cette loi a l’avantage de définir le débat sur les ressources conventionnelles et non conventionnelles et chaque ressource qui présenterait plus de risques devrait donner plus d’avantages».
Prix du GNL : les éclaircissements de Zerguine
Pour le Pdg de Sonatrach, l’enjeu majeur auquel fait face l’Algérie, dans le cas du gaz, n’est pas son éventuelle vente, il est plutôt au niveau des prix. Explication : «La compétition n’est pas au niveau de la vente. Elle est au niveau de la défense des prix. De ce point de vue, la bataille est rude». «Nous soutenons toujours cette démarche (qui veut) que les investissements gaziers sont assez lourds et qu’ils ne peuvent être garantis que par des contrats à long terme», a fait savoir M. Zerguine, ajoutant que même si le marché mondial du GNL a connu en 2011 une forte concurrence avec la mise en production de nouvelles capacités du Qatar et de l’Australie, notamment vers le Japon, le premier consommateur mondial de GNL, Sonatrach a préservé ses parts de marché, pour le gaz naturel comme pour le GNL. «Je n’ai pas souvenance que Sonatrach ait mis sur le marché des quantités de gaz qu’elle n’est pas parvenue à vendre. Tous nos produits se vendent bien. Sonatrach va essayer d’alimenter les clients qui donnent une meilleure valorisation à ses produits. Nous avons beaucoup de demandes, mais les arbitrages seront faits en fonction des intérêts du groupe et en fonction surtout de la durée du contrat», a-t-il indiqué. À ce propos il a précisé que la politique du groupe en matière de commercialisation de GNL n’est pas basée sur les gains temporaires même s’ils sont importants. «Il y a beaucoup de clients qui offrent une meilleure valeur, mais pour une courte durée. Si on s’aligne sur un gain temporaire, nous n’allons pas sécuriser nos exportations et nos débouchés».
S. B
03-08-2012