ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )
2 Octobre 2013
Notre pays ne dispose pas encore d’un tissu productif suffisamment développé pour veiller à satisfaire la plupart des besoins et envies de la population algérienne. Nous importons la quasi-totalité de ce que nous consommons et, hormis des énergies fossiles et des dattes , l'Algérie n'est pas reconnue pour exporter grand chose d'autre!
Parce que la société civile n’a pas encore trouvé les moyens institutionnels de réellement participer au développement la nation, l’Algérie parait sans idées. Or, riche, mais sans idées, on est condamné à accumuler, pire encore, à gâcher cette richesse; comme on perd un temps précieux à compter les heures au lieu de les habiter.
La nouvelle mouture de la loi concernant les associations limite d'autant considérablement les champs d’expression de ces dernières. Exclu de la plupart des grands débats sociaux et économiques , le peuple Algérien. Il est de ce fait très peu enclin à considérer comme valables les décisions gouvernementales, et cela même quand elles s’avèrent parfois pertinentes. De ce fait la notion d'intérêt commun et d'espace publique ne peuvent persister dans un contexte liberticide, aussi incidieux qu'il soit. C'est le champ libre à toutes les mauvaises volontés ou intentions quant il s'agit de s'occuper du "vivre ensemble", le meilleur environnement pour que la politique du "chacun pour soi" devienne la triste norme.
Comment croire au bien fondé d’une décision politique qui n’accepte aucune remise en question?
L’exemple de l’exploitation du gaz de schiste est criant à ce propos : un sujet qui aurait dû faire l’objet d’un référendum national tant il soulève de nombreux questionnements. Ils touchent autant à la stratégie énergétique du pays , à la géopolitique, à l'économie et,enfin, au respect de l'Environnement. L'adhesion de notre pays à l'exploitation écocidaire du gaz de schiste a été débattue et votée en coulisses ; de même qu’un amendement de la loi sur l’exploitation des énergies fossiles… Des voix se sont certes élevées au sein de la société civile, mais elle firent l'effet d'une simple rumeur sourde pour les grands décideurs de cette nouvelle niche de rentes.
Les Algériens, parmi les mieux informés, les plus créatifs et organisés, auraient peut-être opté pour engager plus sincèrement l’Algérie dans la révolution des énergies renouvelables au lieu de se lancer dans l’aventureuse (en bien des points) option du gaz non conventionnel! D’autant que le pays dispose de nombreux atouts pour effectuer cette transition et devenir ainsi un précurseur dans ce domaine . D'autant, encore, que nos réserves de ressources fossiles et de liquidités pourraient nous permettre d'attendre de trouver un procédé plus écologique pour extraire ce gaz dont il serait certes dommage de se passer.
Mais le développement de la recherche scientifique n’est pas suffisamment pris en considération dans notre pays. Le système universitaire, faible de ses lourdeurs administratives, de son clientélisme, et surtout de son manque de vision n’est pas à la mesure de permettre aux futurs talents dont regorge notre jeunesse de s’épanouir.Parfois même de permettre aux gens qualifiés et motivés de partager leurs compétences dans de bonnes conditions. Les formations professionnelles assurées en Algérie ne sont pas assez qualitatives et reconnues à l’étranger. Comment pourvoir ainsi notre pays d’une population active suffisamment compétente pour relever les défis d'une économie algérienne forte et diversifiée?
La créativité, en Algérie n’est malheureusement pas considérée comme une énergie à renouveler. Le système Algérie ne développe pas ou peu les idées innovantes qui pourraient naitre au sein de la société algérienne. Elle déborde pourtant de jeunesse. 70% des algériens ont moins de trente ans. Parce qu’elle n’est pas dotée d’un système éducatif et pédagogique à la mesure des défis qu’imposent une si jeune population, l’Algérie est considérée comme un des pays les moins innovant au monde .
Pourtant de nombreux chercheurs algériens apportent régulièrement leur précieuse contribution dans la recherche scientifique, dans l’innovation technologique ainsi que dans le monde des affaires, de la Culture et même de l’environnement. Mais bien qu'ils soient nés en Algérie, ils n'y résident plus et leurs innovations sont exploités ailleurs qu'en Algérie.Le plus souvent ils ont finis d’être formés en dehors de nos frontières et ont préféré y demeurer. Parce que l'envirronement social algérien n'est plus prompt à les stimuler, l'Algérie n'est pas un pays attractif pour les talents.
On ne le fait pas assez remarquer, l’Algérie n’est pas seulement un exportateur de matières premières. C’est aussi un pays dont la matière grise est largement « raffinée » et utilisée à l’étranger. C’est la principale défaillance du système Algérie, son plus grand gaspillage…
Ainsi, la gestion des déchets en Algérie me parait être une bonne illustration de cette défiance face à l'innovation pour ne pas dire, dans ce cas précis, au bons sens.
Les pays les mieux notés dans ce domaine ont décidé de limiter au maximum la quantité de déchets déversés dans leurs décharges. Chez nous on s’évertue à favoriser la prolifération des centres d’enfouissement technique et des incinérateurs. Pire encore, les déchets qui sont triés et valorisés dans nos décharges ont parfois même été exportés pour être recyclés et valorisés ailleurs…
Pourtant, de nombreux déchets peuvent être réintroduis dans le cycle de consommation au lieu de finir six pieds sous terre ou en fumée pestilentielle.
Pour construire les centres d’enfouissement technique ou bien encore les incinérateurs, il faut consommer beaucoup d’énergie et de matériaux. Pour en assurer le bon fonctionnement, y acheminer les déchets également. Quand dans trente ans ils seront caducs, il faudra en consommer aussi pour les décontaminer.
Ces infrastructures ont des impacts avérés sur l’environnement qui ont un coup pour les wilayas qui les hébergent. De plus, leur présence entrave le développement d’activités telles que le tourisme ou bien l’agriculture. Les désagréments pour les populations mitoyennes, ne sont plus à prouver et, toutes les études qui ont été produites à cet effet montrent à quel point ils mettent en péril la santé publique.
Tout cela a donc un coût…Environnemental, économique et social.
Pourquoi ne pas mobiliser toute cette énergie et ces moyens afin de développer le secteur du recyclage en Algérie ? Fort est à parier que cette niche serait génératrice d’emplois et créatrice de valeurs ajoutées pour l'économie algérienne. En matière d’environnement, c’est une option plus soutenable. C'est une formidable opportunité de développer une industrie « verte » et de limiter également les importations. Car nous importons aussi les dechets des produits étrangers que nous consommons...
Loin d’abandonner totalement la construction de C .E.T ou d’autres types de décharges, on pourrait concentrer cet effort dans des secteurs plus pointus tels que le traitement des déchets hospitaliers ou des matières très toxiques. Nous aurions moins d’infrastructures, mais elles seraient plus performantes et spécialisées. Ne seront traités que les déchets qui ne pourront pas être réutilisés.
En limitant à la base la quantité de déchets sans valeur, il serait possible aussi d'atténuer aussi le phénomène des décharges sauvages. Imaginez que chaque algérien ai l'option arrondir ses fins de mois en triant tout simplement ses propres poubelles?
Seule une industrie du recyclage très créative pourrait créer une demande suffisante pour absorber cette offre. Il faut dire que l'on peut recycler tellement de choses et les revendre à des prix très attractifs. Là aussi le consommateur serait gagnant!
Les déchets organiques prennent beaucoup de place dans les poubelles des algériens alors qu'ils peuvent être revalorisés pour fabriquer des engrais "bios" pour l'Agriculure. Cette expérience a déjà fait ses preuve dans des pays beaucoup moins développés que le notre.
La recherche dans devra toujours veiller à minimiser les impacts écologiques d'une telle activité. Car, comme pour l'extration de l'or dans les micros ordinateurs, elle peut faire appel à des substances très corrosives et toxiques. Tous les recyclages ne sont donc pas forcement écologiquement corrects. Mais en développant cette recherche il est posible à long terme de développer des savoir faire endémiques pourquoi pas d'exporter des technologies ou des services "verts" . Une ressource renouvelable au service d'un développement durable officiellement inscrit dans la gouvernance de l'Algérie de puis plus de dix ans.
Le secteur du conditionnement des produits devrait être encore plus mis à contribution et une fiscalité, bien pensée, pourrait inciter à limiter les importations de produits aux emballages non bio dégradables. Il est a signaler que dans ce sens des mesures ont été déjà prises et, on attend avec impatience de voir l'évolution de l'aventure Ecogem qui est un système fiscal nouvellement en vigueur en Algérie.
Aucune bonne idée ne pourra être appliquée dans l’état actuel de l’administration et du système pédagogique car ils sont gangrénés par l’approximation et le clientélisme tribal . C’est certes le meilleur environnement pour favoriser l’imposture, mais, sûrement pas pour faire de notre pays une puissance africaine émergente, le centre nevralgique d'un Grand Maghreb garant d'échanges matériels et immatériels entre toutes les nations d'une zone Méditérranée pacifiée parce que égalitairement prospère.
Il suffirait pour cela de ne plus laisser les meilleurs d’entre nous quitter le pays ou finir dans des "placards" étouffant leur créativité. Ne plus laisser nos élites intellectuelles démunies face à jalousie de certains incompétents et peureux du savoir qui voient dans le changement non une évolution mais une remise en question...Donner sa chance à la Jeunesse...Réinventer l'Algérie de demain sans renier totalement celle d'hier ni encore moins celle d'aujourd'hui...
Le système Algérie et non algérien, c'est un peu de nous tous, du plus simple citoyen au plus illustre fonctionnaire d'état. C'est esseniellement notre environnement social, celui que chacun d'entre nous , qu' il vive en Algérie ou bien ailleurs , alimente par ses actes ou bien ses résignations, sa proximité ou au contraire sa distance.
Personne n'est seul responsable du peu de vertu d'un tel système. Peut-être certains plus que d'autres, c'est indéniable, nul n'est cependant totalement innoncent... L'évolution d'un tel système Algérie , qui est loin de n'avoir que des failles, ne pourra se faire que par un débat social, une véritable reconciliation nationale entre un peuple avide de mouvement et un appareil de gouvernance si prompt à favoriser la léthargie parmi la société civile. Autant se tirer une balle dans son propre pied si l'on veut vraiment tenter d'avancer vers le progrès.
Le système Algérie devrait apprendre à faire de l'or avec son plomb, créer de la richesse même avec ses déchets domestiques . Le stystème algérien trop pétrochimique menacé un jour d'extinction a besoin d'être abreuvé d'énergies renouvelables: celle des bonnes idées qui prennent vie...Sinon il continuera longtemps à ne produire que des montagnes de déchets...