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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

"Procès du thon rouge : beaucoup de révélations "par samir rahim TSA

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C’est une audience à révélations qui s’est déroulée, mercredi 24 mars, au tribunal correctionnel de Annaba, appelé à juger l’affaire dite du thon rouge. Huit personnes, dont quatre de nationalité turque, sont poursuivies pour pêche illicite du thon rouge, corruption et trafic d’influence. Ces révélations ont pour auteurs les accusés et les témoins. Elles précisent le préjudice financier subi par le trésor public de 1996, année du début de la pêche au thon dans les eaux territoriales algériennes, jusqu’à 2008. Il ressort que quelques 2,3 milliards de dollars auraient pris d’autres chemins que celui des banques algériennes. Il s’agit de l’équivalent de plusieurs milliers de tonnes de thon rouge pêchés et commercialisés dans des conditions illégales. «Nous ignorions que quatre thoniers algériens s’étaient inscrits à la Convention internationale pour la conservation des thonidés ICCAT. Nous l’avons su qu’en 2008 », a affirmé le secrétaire général du ministère de la Pêche et des ressources halieutiques, un des principaux accusés dans l’affaire. Sur sa lancée, il indiquera également qu’il avait signé des agréments d’exploitation avec deux armateurs propriétaires chacun d’un thonier, sensés être tous deux neufs et équipés pour la pêche spécifique du thon. Ils s’avéreront être de simples chalutiers non équipés. Le secrétaire général du ministère niera cependant toute remise de permis de pêche écrit aux deux armateurs algériens. A la barre, ces derniers ont affirmé que le secrétaire général les a reçus dans son bureau pour leur annoncer verbalement qu’il les autorisait à pêcher le thon au moyen de l’affrètement. Cet accord serait intervenu après une rencontre avec le secrétaire général de l’ambassadeur de Turquie à Alger qui était accompagné par un armateur turc. Selon les correspondances adressées à la fois au Centre National des Opérations de Secours et de Surveillance (CNOSS) dépendant du ministère de la Défense nationale et au ministère des Transports, c’est le directeur de la Pêche Maritime et Océanique (DPMO) est à l’origine de la mise au jour de la contrebande du thon au large des côtes de Annaba. Dans ces deux correspondances, datées des 26 et 31 mai 2009, le DPMO alertait ces deux institutions sur la présence des thoniers turcs qui étaient en pleine opération de pêche illicite du thon rouge au large des côtes de Annaba. Mais bien qu’informé de cette situation, le secrétaire général ne réagira que 20 jours après en saisissant à son tour le wali de Annaba. Entre temps, alertés, les thoniers turcs avaient procédé au lâchage des 210 tonnes de thon. Mais la quantité capturée en l’espace de quelques jours serait plus importante au vu du transfert, en haute mer, d’une quantité similaire vers un navire japonais. D’autres révélations ont été faites par les 10 témoins appelés à la barre. Elles vont dans le sens d’une véritable bataille engagée par le secrétaire général pour imposer une gestion du quota algérien du thon rouge dans un dessein inavoué. Pêche illicite du thon mais aussi transfert tout aussi illicite du même produit d’un bateau pêcheur vers un autre de commercialisation en haute mer. Et si les deux armateurs algériens ont affirmé avoir été verbalement autorisés à pêcher, l’armateur turc Hocine Cherif Ouglou s’est dit victime d’une machination et qu’en aucun cas, il n’a violé la loi algérienne en matière de pêche ou de transfert aux fins d’exportation du thon dans les eaux territoriales algériennes. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a reprises les mêmes peines de prison ferme requises à l’encontre des 8 accusés en octobre 2009 - le jugement avait été ajourné pour un complément d’informations. Les peines requises sont : 8 années de prison ferme pour le secrétaire général, 6 pour le DPMO et 5 pour les six autres accusés avec le paiement d’une amende d’un montant fixé à 10 fois la quantité de thon disparu et le prix des 4 thoniers. Pour leur part, les deux avocats de la partie civile ont réclamé 50 millions de DA au titre de dommages et intérêts au bénéfice des ministères de la Défense et des Finances et 58 millions de dinars pour la direction de la pêche de Annaba. Les plaidoiries des 12 avocats devraient se poursuivre jusque tard dans la nuit avant que le président du tribunal correctionnel de Annaba ne rende son verdict.

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