Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

"PROTECTION DU CADRE DE VIE ET DE L'ENVIRONNEMENT-La part des valeurs culturelles" Par La Dépèche de Kabylie

La Dépêche de Kabylie

 

L'Algérie est-elle résolue à prendre à bras-le-corps la problématique environnementale et faire éviter à ses populations des catastrophes écologiques, des maladies à transmission hydriques et d'autres travers constituant le menu quotidien des pays pauvres et écrasés par le destin?

Notre pays n'est pas pauvre.  Il est riche de son sol, de son sous-sol, de son histoire et des luttes démocratiques qui n'ont jamais négligé la donne environnementale. Même la chanson kabyle a pris en charge cette noble thématique constituant la préoccupation de l'homme du 21e siècle.  "Le 21e siècle sera écologique ou ne sera pas'', avance un analyste de l'environnement. Après avoir chanté la nature, sa beauté, son opulence, son exubérance, Chérif Kheddam, Aït Menguellat et d'autres auteurs-composteurs de Kabylie ont crié leur angoisse face à la dégradation générale du cadre de vie.  

Le dernier opus qui a eu les faveurs du public dans ce domaine est indubitablement celui de Zedek Mouloud, il brosse un tableau noir du cadre de vie dans une Kabylie, naguère considérée comme un havre de paix et de propreté. Des égouts béants et fétides et des ''sachets volant au gré des vents'' constituent le triste décor de versants, de talus et d'espaces, autrefois herbus, florissants et exhalant mille senteurs.  À l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, célébrée le 5 juin dernier, plusieurs activités de sensibilisation, en direction des enfants et même des adultes, ont été initiées par le ministère de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et de la Ville.  

Les médias audiovisuels ont essayé de jouer le jeu en s'impliquant dans ce qui aurait dû être leur pain quotidien. Le premier responsable du département ministériel concerné, Amara Benyounès, annonce un projet d'élimination du sachet en plastique. C'est là une mesure prise par le gouvernement mauritanien il y a quelques mois de cela. Parmi les rejets synthétiques (non organiques) remplissant nos décharges, le sachet en plastique demeure l'un des plus dangereux sur le plan environnemental.  Sa dégradation naturelle est problématique et s'étend sur des années. Sachant que plusieurs communes, ou parfois des particuliers, procèdent à l'incinération de dépotoirs, les émanations toxiques dégagées par le sac en plastique sont des plus dangereuses pour la santé de la population.  S'il ne peut pas être totalement éliminé, pour des considérations sociales liées aux emplois que génère une telle industrie, au moins que sa commercialisation soit soumise à des règles de marché qui font prendre conscience aux gens que c'est, sur le plan, commercial, un produit comme les autres.

En d'autres termes, il faudrait le taxer pour que son utilisation soit limitée à la stricte nécessité. Et puis, il y a lieu de prendre conscience que le sachet a non seulement enlaidi notre environnement et ravalé les emplettes qu'il contient (fruits, légumes,…) au rang d'un banal produit inerte, mais, il a également cassé la filière artisanat en nous faisant passer du traditionnel panier fait d'alfa ou de sparte. Plusieurs métiers ont disparu suite à l'irruption intempestive de produits issus de la ''facilité'' consacrée par l'industrie.   Les métiers traditionnels, produisant ustensiles, outils et autres instruments de la vie quotidienne, étaient chargés de valeurs culturelles et morales ancrées dans la famille. Cela constituait même un mode de vie harmonieux, loin du système salarial actuel consacré par l'infernale mondialisation des échanges.  

Notre pays a produit une myriade de textes réglementaires depuis les années quatre-vingt du siècle dernier, relatifs à l'environnement (développement durable, régime des forêts, code des eaux, loi sur la chasse,…).  Cependant, gagnés par une espèce de frénésie de la consommation, permise par la rente pétrolière, et subissant la déliquescence des valeurs éducatives et culturelles, la société est demeurée pieds et poings liés face à la chute aux enfers du cadre de vie et de l'environnement.   Pour remonter la pente et agir avant qu'il ne soit trop tard, pour un pays que ses performances industrielles ne disposent nullement à souffrir d'une grande pollution, il s'agira surtout de puiser dans les valeurs d'authenticité qui ont accompagné notre société pendant des siècles, de les greffer au capital scientifique accumulé en la matière, pour en faire des porte-étendards de la gouvernance environnementale.

Amar Naït Messaoud 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article