29 Décembre 2010
L’écologie industrielle est une véritable composante opérationnelle du développement durable. Elle vise à rompre avec l’approche linéaire classique des activités économiques qui n’intègre ni la finitude des ressources, ni l’incapacité de la planète à absorber la totalité des déchets produits. Traduit de l’anglais « industrial ecology », il faut interpréter « industrielle » comme étant un qualificatif représentant l’ensemble des activités économiques d’un territoire (industrie, agriculture, commerce, transport…). Ainsi, l’écologie industrielle prône une approche systémique des activités, inspirée des écosystèmes naturels. Elle intègre à la fois la finitude des ressources et le besoin de diminuer les impacts des activités sur l’environnement. L’écologie industrielle permet également de stimuler le tissu économique du territoire. Il s’agit d’une part, d’optimiser la gestion des flux de matière et d’énergie à travers la mise en œuvre de synergie et de mutualisations de ces flux, et d’autre part, de mettre en place des filières de recyclage, valorisation, réemploi, etc. de produits.
Fonctionnement des écosystèmes naturels
Fonctionnement linéaire des systèmes "industriels" classiques
Fonctionnement circulaire des systèmes éco-industriels
Le principal enjeu de l’écologie industrielle est donc l’augmentation de l’efficacité des ressources afin d’aboutir à une situation « gagnant – gagnant » entre l’économie et l’environnement. En effet, la mise en œuvre d’une telle discipline génère plus de richesses tout en réduisant l’impact des activités économiques sur la biosphère. Quatre grands principes permettent de répondre à cet enjeu :
L'écologie industrielle peut se mettre en œuvre aussi bien entre plusieurs acteurs économiques qu'au sein d'une même entreprise. C'est le cas d'AT France, producteur troyen d'andouillette. L'entreprise de la famille LEMELLE utilisait, avant la réalisation du projet TEVE (Traitement des Eaux et Valorisation Énergétique), uniquement de l'énergie fossile et devait payer pour traiter ou éliminer ses effluents et ses co-produits (eaux grasses, déchets d'équarrissage, etc.).
Situation initiale de l'entreprise Aujourd'hui, le traitement de ses eaux grasses génère un déchet source d'énergie qui, ajouté aux co-produits, se substituent partiellement à l'énergie fossile. Par ailleurs, l'excédent de vapeur produit a permis d'implanter une activité de blanchisserie pour nettoyer les vêtements de travail des employés.
Situation actuelle de l'entreprise, après mise en œuvre du projet TEVE Ce projet a nécessité un investissement de 900 k€ pour le traitement des eaux et la chaudière, et de 200 k€ pour la blanchisserie, pour un gain de 100% en déchets d’équarrissage et de 30% en consommation de gaz. Outre la diminution des impacts sur l’environnement, cette démarche d'écologie industrielle a, entre autre, permis de faire des économies de l'ordre de 15 k€/an par rapport à une prestation de blanchisserie.
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