28 Décembre 2013
Pierre Rabhi est un grand Monsieur, un symbole pour de nombreux écolos de France. Il n'est pas seulement respecté dans l'hexagone, où il milite pour une approche de nos sociétés modernes plus respectueuse de la nature et des valeurs humanistes. Ses bonnes actions et paroles ont un rayonnement international. Par exemple, cela fait plus de dix ans qu'il se rend régulièrement au Maroc pour aider nos chers cousins à développer l'agro écologie, une agriculture capable d'être performante sans intrants chimiques. Il s' y rendra d'ailleurs au mois de février prochain. Il a été l'initiateur de beaucoup de projets en Tunisie, notamment dans le désert de Gabes, en tant que représentant de la convention sur la désertification. Cet illustre bonhomme est capable de redonner vie aux sols les plus abîmés. Il a déjà fait de véritables miracles en Afrique, notamment dans la région du Sahel, ce qui lui a même valu la reconnaissance de l'Onu .
Pierre Rabhi , s'il vit et a grandi en France, est né Algérien; ses parents et tous ses ancêtres également. Pourtant, malgré les nombreuses invitations et sollicitations de la part des militants pour sa cause en Algérie, il ne s'y rend presque jamais et, ne fait rien dans ce pays qui a pourtant tant besoin de sa grande sagesse (qui n'est d'ailleurs pas étrangère à celle de ses ancêtres) ainsi que les précieuses compétences qu'il a acquises à l'étranger.
Certes, en 1988, M. Rabhi est venu en Algérie , à Bab Ezzouar, pour exposer ses idées. Mais, il parait qu'il aurait été alors boudé par la majeur partie des agronomes algériens , parce qu'il n'avait pas de diplôme universitaire!
Pierre Rabhi est en train de devenir un symbole pour de nombreux Algériens qui, comme moi, croient en lui...
Celui d'une diaspora algérienne qui ne fait pas assez profiter de ses immenses talents à son pays d'origine; plus , d'ailleurs, par dépit que par mauvaise volonté ou bien défaut de "patriotisme". Face aux incohérences du système algérien, incapable de valoriser cette manne de savoir et savoir-faires pourtant si utile au développement des pays étrangers qui , eux, savent en tirer bien des profits. Pourquoi l'Algérie exporte-t-elle systématiquement le meilleur d'elle-même et, en échange, importe si souvent le pire des autres? Pourquoi une telle sommité internationale, qui plus est d'origine algérienne, n'a jamais vraiment été sollicitée par nos ministres chargés de l'agriculture ? Pourtant, la carrière de ce "prophète" de l'agro écologie n'a pas démarré seulement hier...
A ceux et celles qui auront la mauvaise foi de considérer que c'est la France qui a élévé ce grand homme et qui lui a tout appris, que "Pierre" n'a quasiment plus aucun lien géographique et culturel avec son pays d'origine, je répondrais qu'un étalon barbe, où qu'il soit élévé, restera toujours de nature barbe et que je retrouve dans la philosophie et la poésie de M. Rabhi, beaucoup de ce que j'ai moi-même pu apprendre dans les campagnes de mon pays d'origine où, jadis, la sobriété , la solidarité et le respect de la nature étaient des valeurs essentielles pour les gens de la génération ma grand tante Nouara et de son époux El Haidi Latrèche. La touiza pratique ancestrale algérienne ressemble en bien des points à ce qu'aujourd'hui, en Europe on considère comme un concept "nouveau": l'économie solidaire...
En fait, tout cela soulève une autre question : pourquoi Pierre Rabhi ne fait pas en Algérie ce qu'il a si bien réussi ailleurs ?