11 Juillet 2012
Traitement des Eaux usées : 700 millions de m3 épurés annuellement
PUBLIE LE : 08-07-2012 | 0:00
Elles semblent bien loin les longues nuits blanches devant des robinets à sec. La période stress hydrique est bel et bien révolue pour les Algériens qui gardent encore en mémoire les interventions de certains responsables du secteur de l’eau qui n’excluaient pas l’éventualité de recourir à l’importation de bateaux d’eau pour faire face aux besoins en eau potable, d’une population, qui va crescendo.
Cette époque, en fait n’est désormais qu’un mauvais souvenir puisque l’or bleu est arrivé dans les villages les plus reculés d’Algérie. Le rêve des Algériens de voir l’eau couler dans leurs robinets n’est plus un rêve, mais un fait. Et pour cause : l’Etat a fait du droit à l’eau une réalité. Mieux encore, l’Algérie, classée, de par son climat semi aride, parmi les pays pauvres en ressources hydriques a passé le cap du danger avec succès.
Un responsable de l’ONU, lors d’une visite effectuée dans notre pays récemment, est allé jusqu’à accorder à notre pays un satisfecit, le classant comme « pays exemple » dans la région du Moyen-Orient et l’Afrique du Nord en matière de mobilisation et d’utilisation rationnelle des ressources en eau. Les objectifs mondiaux de développement, fixés par les Nations unies pour le millénaire ont été largement dépassés. En effet, l’Algérie dispose d’un réseau de 5000 km, soit un taux de raccordement à l’eau potable de l’ordre de 93%.
Les efforts consentis par l’Etat qui a fait du dossier de l’eau une priorité, voire un défi, ont permis de ramener la ressource en eau dans 70% des communes du pays couvertes par un service continu. Ce taux sera élevé à 80% des communes en 2014. Si aujourd’hui, la politique algérienne de l’eau est reconnue, cela est dû au fait qu’elle allie une volonté politique forte, des moyens et des résultats palpables. Au-delà d’un simple indicateur de développement humain, l’eau a été hissée en Algérie au rang de priorité. La dotation quotidienne par habitant a atteint 170 litres, une dotation conforme aux normes internationales, et ce, dans plus des deux tiers des communes du pays.
Le programme 2010-2014 consacre une enveloppe budgétaire de l’ordre de 870 milliards de dinars en faveur du secteur des ressources en eau auxquels s’ajoutent le programme en cours pour lequel il est mobilisé 1.000 milliards de dinars, soit au total 1.870 milliards de dinars, donc 25 milliards de dollars environ.
Ce plan quinquennal prévoit la réalisation de 18 nouveaux barrages, la poursuite des programmes de dessalements d’eau de mer, de réutilisation des eaux usées et d’exploitation des réserves aquifères du Sahara septentrional en transférant leurs eaux vers l’extrême Sud. A la faveur de ce même programme, il est prévu la réalisation au total de 350 projets multiformes d’alimentation en eau potable, 448 stations d’épuration et l’augmentation des capacités d’assainissement de 900 millions m3 en 2014, contre 650 millions de m3 actuellement. En ce qui concerne les barrages, l’on comptabilisera 68 qui sont actuellement en exploitation, 15 autres sont en cours de réalisation.
Le parc national des barrages comptera ainsi avec tous ces projets, 83 unités pour une capacité globale de 9,1 milliards de m3, soit le double des infrastructures hydrauliques que comptait notre pays en 2000. Du complexe hydraulique de Béni Haroune, opérationnel depuis 2007, d’une interconnexion de cinq barrages d’une capacité de 960 millions de m3, destinés à quatre millions d’habitants, répartis sur six wilayas et l’irrigation de 40.000 ha dans quatre périmètres, à Taksebt pour Tizi-Ouzou-Boumerdès- Alger, à la méga-station de dessalement à El Magtaâ, près d’Oran, en passant par les transferts d’eau Mostaganem-Arzew-Oran ou encore In Salah-Tamanrasset, considéré comme le projet du siècle.
Méga-projet In Salah - Tamanrasset : le défi du siècle
Le méga-projet de transfert d'eau d’In Salah vers Tamanrasset, dont le coût global est de 197 milliards de dinars, est entré en service, en 2011, pour sa première partie reliant In Salah à la ville de Tamanrasset, elle s’étendant sur 750 km. Cette première partie du projet concerne le transfert de 50.000 m3/jour. Mais, il reste encore, plus important : la finalisation de la réfection du réseau, dont une bonne partie est vétuste, pour pouvoir accroître la capacité de distribution. Pour cette première phase, le projet de transfert In Salah-Tamanrasset permettra un approvisionnement de la ville de Tamanrasset, avant d'élargir l'opération aux localités voisines de Abalessa, Tit et In-M'guel. L'exploitation et la gestion du transfert seront assurées par une entreprise sous forme d'Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). La nouvelle entité prendra en charge cette mission à l'instar d'autres ouvrages hydrauliques déjà opérationnels. Ce projet a pu être livré dans le délai contractuel grâce au rythme de travaux très soutenu, malgré une température ambiante très élevée.
Par ailleurs, une dizaine d'agglomérations de quelque 10.000 habitants chacune, devraient être créées au cours du prochain quinquennat tout au long du tracé du transfert.
Ce projet a qui a nécessité un financement de 197 milliards de dinars comprend dans son ensemble 48 forages, 2 conduites parallèles de 750 km chacune, 6 stations de pompage, 2 grands réservoirs de 50.000 m3 chacun, et une station de déminéralisation d'une capacité de 100.000 m3. Avec un potentiel de plus de 50.000 milliards de mètres cubes / jour, la nappe d'In Salah peut largement couvrir les besoins en eau potable de toute la région pour les cinq à six prochains siècles à raison d'une consommation annuelle de cinq milliards de mètres cubes, alors que les besoins actuels des 337.400 habitants de la ville de Tamanrasset et ses environs ne dépassent pas les 25.000 m3/jour. Cette capacité initiale du projet, est appelée à doubler à l'horizon 2030.
Il est utile de préciser, d'autre part, qu'en plus de ces champs captant, le transfert In Salah-Tamanrasset est également composé d'un réservoir terminal pour stocker les eaux mobilisées à partir des forages des champs captant. Par ailleurs, six stations de pompage ont été mises en place le long du tracé des conduites, alors qu'une station de déminéralisation d'une capacité de 100.000 m3 par jour a été réalisée pour réduire le taux de salinité des eaux.
L'Etat prévoit également le développement des localités et villages situés tout au long du tracé du projet sur une distance de plus de 750 km, à l'instar d'In M’guel, Tit, Outoul et Arak. Enfin, il est important de rappeler que ce méga-projet, dont le lancement avait été donné en janvier 2008 par le Président de la République, une fois entièrement achevé, couvrira largement les besoins en eau de la ville de Tamanrasset et des centres situés le long du projet, estimés à 90.000 m3/jour, à l'horizon 2050.
Le dessalement, l’autre option pour améliorer la potabilité des eaux
La récurrence des périodes de sécheresse ces dernières années rend urgente la prise en charge de l’important déficit en eau potable que connaît l'Algérie. C’est pourquoi un ambitieux programme de dessalement de l’eau de mer a été mis en place. Un choix stratégique qui s’attellera à mettre fin aux problèmes d’approvisionnement en eau potable dans les villes du nord du pays.
C’est ainsi que le recours à des solutions d’urgence s’imposaient pour sécuriser l’alimentation en eau potable et pour la renforcer dans les villes côtières tout particulièrement. Vingt-trois stations, dites monoblocs (démontables) de dessalement de l’eau de mer ont été réalisées entre 2002 et 2003. Dotées d’une capacité de production globale de 57.000 m3 d'eau par jour, ces unités étaient destinées uniquement à couvrir les besoins de consommation de la capitale.
Une fois Alger sécurisée, ces stations ont été transférées vers les régions de Ténès, Tlemcen, Oran, Aïn Témouchent, Tizi-Ouzou et Skikda où elles continuent de fonctionner.
Ce n’est qu’en mars 2003 que les travaux de construction de la première station de dessalement de l’eau de mer ont été lancés. Le projet a été confié à la société AEC (Algerian Energy Company), créée en 2001 par les groupes Sonatrach et Sonelgaz. Nous citerons également la station de Kahrama, dans la wilaya d’Oran, implantée dans la zone industrielle d’Arzew. Le coût du complexe Kahrama s’est élevé à 400 millions de dollars.
Au fur et à mesure, plusieurs autres villes côtières ont été concernées par ce vaste programme de dessalement de l’eau de mer. Certaines stations sont déjà opérationnelles alors que d’autres sont en cours de réalisation. Au total, treize stations de dessalement de l’eau de mer sont programmées à travers le territoire national, la capacité globale de production journalière atteindra 2,26 millions de mètres cubes.
Ce même programme sera renforcé avec deux nouvelles unités : une station à Jijel avec 100.000 m3 par jour et une autre à Béjaïa dotée de la même capacité de production. En atteignant les quinze «usines» de dessalement de l’eau de mer, la capacité totale du pays sera portée à 2,5 millions de mètres cubes par jour.
Quant au montant global d’investissement, il atteindra 3.607 millions de dollars. Outre la station d’Arzew, trois autres unités de dessalement tournent à plein régime. Elles produisent, réunies, 590.000 m3 d'eau potable par jour.
Etablie près du port d’Alger, la station d’El- Hamma, inaugurée en février 2008, transforme au quotidien jusqu’à 200.000 m3 du précieux liquide, soit près de 20 % des besoins en eau potable de la capitale. Entrée en exploitation en mars 2009, celle de Skikda est dotée d’une capacité de 100.000 m3 par jour.
Il faut dire aussi que la région de l’ouest du pays a bénéficié de la plus grande part des stations de dessalement. D’ailleurs, celle de Magtaâ, près de Mers El- Hadjadj, à Oran a une capacité de 500.000 m3 d’eau par jour. Elle est considérée comme la plus grande station de dessalement à osmose inverse dans le monde.
L’unité, qui a coûté 492 millions de dollars, est entrée en exploitation opérationnelle en 2011. La wilaya de Tlemcen compte deux stations de dessalement : l’unité de Souk Tleta et celle de Honaïne. Elles ont chacune une capacité de production de 200.000 m3. La politique nationale de l’eau prévoit d’ici à 2019 l’installation de 43 stations de dessalement.
De gros moyens ont été mis en œuvre, à la faveur de la politique nationale de l’eau, pour améliorer les dotations quotidiennes des populations en eau potable. Il faut dire aussi que ces mêmes efforts n’ont pas épargné les périmètres irrigués qui sont passés de 350.000 hectares, en 1999, à un million d’hectares actuellement.
Pour rappel, le secteur des ressources en eau est pourvoyeurs chaque année, de 5.000 emplois.
Samia D.
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Traitement des Eaux usées
700 millions de m3 épurés annuellement
De plus en plus d’intérêt est accordé au traitement des eaux usées, en Algérie. Près de 700 millions de m3 sont actuellement épurés par 105 stations d’épuration, réparties à travers le territoire. Au cours de la période 2010-2014, 40 stations d’épuration seront réalisées. Ceci portera la capacité de traitement à l’horizon 2012, à 1,2 milliard de m3 par an. A ces stations s’ajoutent la réhabilitation de 20 stations d’épuration et la construction de 50 unités de lagunage. Il faut préciser que 87 % des foyers sont raccordés aux réseaux d’assainissement. L’ONA, à lui seul, gère plus de 70 stations pour une capacité de 290 millions de m3. A fin 2011, le volume des eaux traitées avoisinait les 59 millions de m3. Le même organisme gère aussi 215 stations de pompage, ce qui représente près de 30. 000 km. Les perspectives du secteur des ressources en eau, pour ce quinquennat prévoient d’atteindre les 147 stations d’épuration à travers le territoire.
S. D.