ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )
20 Septembre 2013
L'Algérie a besoin d'investir 300 milliards de dollars sur 50 ans pour produire 60 milliards m3/an
PUBLIE LE : 19-09-2013 | 0:00
Les hydrocarbures non conventionnels sont les nouveaux projets d'avenir qui occuperont une place importante dans la stratégie énergétique de l'Algérie, ont estimé, hier à Alger, des experts à l'issue des journées d'étude sur les gaz de schiste.
L'utilisation ''à bon escient de l'eau'' dans l'industrie des hydrocarbures non conventionnels et l'impact de cette nouvelle activité sur l'environnement ont été des thèmes majeurs débattus par les chercheurs, universitaires et experts, lors de la table ronde sur "Le management de la chaîne d'approvisionnement dans les gaz non conventionnels". L'intervention de Rachid Taibi, directeur général de l'Agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH), a mis en évidence l'importance des enjeux et des défis à relever en matière d'eau, notamment dans le Grand Sud où un grand nombre de puits seront forés. "Dans le Grand Sud, on enregistre une demande en eau très importante, soit 1,5 milliard de m3 en raison de la mise en valeur des terres agricoles", a-t-il souligné, mettant en relief les besoins en eau que nécessitera cette activité. Toutefois, selon les nombreuses interventions de la deuxième journée, l'exploitation par l'Algérie des gaz non conventionnels dans le futur est une condition "sine qua non" pour arriver à faire face à la demande en énergie appelée à doubler à l'horizon 2025 en raison d'une force croissance démographique et les besoins en hausse de l'industrie. Ces journées ont montré que la sécurité énergétique est fondamentale pour l'Algérie, et doit être assurée pour garantir l'accès à l'énergie là où elle se trouve et à n'importe quel moment, estiment des participants. Selon les experts, en plus des réserves, les projets d'hydrocarbures non conventionnels apporteront à l'Algérie de réelles opportunités d'emploi et d'industrialisation. Duncan Godsmark, directeur général d'Anadarko pour l'Afrique du Nord, estime qu'il existe en Algérie un très fort potentiel en gaz de schiste et pour être attractifs pour les compagnies étrangères, les projets de partenariat devraient porter sur le long terme.
Une technique complexe
Par ailleurs, certains experts ont mis l’accent hier sur le caractère spécifique qui caractérise la gestion de la chaîne logistique dans un environnement de gaz de schiste. «La gestion de la chaîne logistique est différente dans un environnement gaz de schiste. Les conditions de terrain imposent parfois des besoins d’adaptation aux spécificités de chaque région et de chaque puits», a souligné Mohamed Daoudi, chef du projet gaz de schiste à Sonatrach, qui présidait une table ronde sur le thème management de la chaîne logistique dans un environnement de réservoirs non conventionnels. «En Algérie, bien que l’activité de forage ne soit pas un phénomène nouveau en soit, l’exploration et l’exploitation de gaz de schiste restent un domaine complexe», a-t-il souligné, ajoutant que plusieurs études géosciences ont été engagées pour évaluer le potentiel en matière de gaz de schiste et qui ont également pour but de diminuer le risque opératoire dans les plateformes sahariennes. Pour cet expert, le développement rapide des gaz non conventionnels, et plus particulièrement le gaz de schiste, montre que la gestion de la ressource en eau doit être prise en compte pour un développement pérenne de ce type de gaz. «Comme ailleurs dans le monde, la population s’inquiète des impacts de cette activité sur la santé humaine et sur l’environnement», a-t-il expliqué, précisant que des évaluations des risques sur la disponibilité et la qualité de l’eau, ainsi que l’adéquation de la règlementation et du contrôle de l’État doivent être mises en place. Ces évaluations permettront, selon le conférencier, d’obtenir de parfaites connaissances et prévisions des ressources en eau potable, la planification et le contrôle de l’utilisation de l’eau par les différents usagers. Abordant le volet environnemental, le conférencier a estimé que ce dernier doit occuper une place prépondérante dans le plan de développement des gaz de schiste. Pour lui, l’impact environnemental n’est pas neutre même s’il faut le relativiser en le comparant avec d’autres activités industrielles. Il dit, à ce propos, que l’évaluation environnementale requiert de s’entendre sur la nature exacte des activités prévues. Pour ce faire, dit-il, une ébauche détaillée d’un projet type qui proposera une compréhension commune des différentes phases de réalisation doit être notifiée. Concernant les aspects contractuels et juridiques, il dit que le développement de gaz de schiste nécessite un encadrement législatif, règlementaire ou procédural spécifique. «Il est difficile d’établir ces encadrements avant la connaissance des paramètres précis de l’exploitation qui ne pourront être connus qu’après les première phases de développement.» Il souligne par ailleurs la nécessité pour ces encadrements juridiques d’être attractifs afin d’intéresser et d’attirer les investisseurs en Algérie pour le développement des réservoirs de gaz de schiste. Ce dernier point impose, selon le conférencier, la clarification de certains aspects du nouveau dispositif juridique et règlementaire des ressources non conventionnelles, qui sont très intéressants, mais non précis. «L’incertitude quant aux nouvelles règlementations d’application régissant les thèmes non conventionnels pourrait entraîner des retards dans l’approbation et la fourniture des équipements et matériels, ce qui entraînera le retard dans le processus de développement des gaz non conventionnels», a-t-il conclu. À noter que plus de 500 spécialistes ont participé à cette rencontre.
Salima Ettouahria
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L'Algérie a besoin d'investir 300 milliards de dollars sur 50 ans pour produire 60 milliards m3/an
L'Algérie aura besoin d'investir 300 milliards (mds) de dollars pour pouvoir produire 60 milliards de m3/an, un financement qu'elle doit mobiliser sur 50 ans pour arriver à ce niveau élevé de production, selon une évaluation révélée hier à Alger par l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft). Selon un scénario réalisé par l'Agence, l'Algérie devrait forer 12.000 puits sur cinquante années à raison de 240 puits par an pour produire 60 milliards de m3/an, a indiqué le président du directoire d'Alnaft. Pour cela, il est estimé qu'il faut investir environ 300 mds de dollars, dont 200 mds de dollars dans le forage des puits, a-t-il précisé. Ce sont des estimations réalisées par Alnaft sur la base des résultats des études effectuées sur le domaine minier algérien et tiennent compte des informations disponibles sur la production du gaz de schiste, a-t-il précisé.