4 Février 2014
Par : D. LOUKIL
Plus que le laisser-aller, ce sont des décisions administratives jugées coupables par des associations, puisque depuis des années le lac Telamine est le déversoir des eaux usées d’une partie de la wilaya.
Un vent écologique est-il en train de souffler sur Oran, pour enfin faire de la défense et de la préservation de l’environnement une exigence citoyenne avec comme autre objectif amener les autorités locales à s’y conformer.
En effet, probablement encouragées par le combat et la victoire de l’Association des résidents de Canastel (ARC) pour préserver la forêt de Canastel de la dévastation à coups de projets bétonnés, d’autres associations ont décidé de lancer une campagne de sensibilisation pour, cette fois-ci, sauver la zone humide près d’Oued Tlélat, à savoir le lac de Telamine.
Cet endroit prisé par le passé par les familles férues d’air pur et d’envie d’apprécier la beauté de la nature qui est offerte à la ville d’Oran est tout simplement en train de mourir, d’être détruit par le laisser-aller des pouvoirs publics. Plus que le laisser-aller, ce sont des décisions administratives jugées coupables par des associations, puisque depuis des années le lac Telamine est le déversoir des eaux usées d’une partie de la wilaya. Un crime écologique qui a un impact des plus importants sur l’équilibre du système écologique de la wilaya.
Car les spécialistes ne cessent de le crier haut et fort depuis des années, en expliquant que les zones humides sont primordiales dans le fonctionnement hydrologique de la région, et quelles sont aussi un support indispensable pour l’écosystème. Si la wilaya d’Oran possède 8 zones humides répertoriées et d’importances diverses, le lac Telamine est aussi et surtout censé être protégé par la convention Ramsar.
Une convention internationale ratifiée par l’Algérie et qui stipule que tout pays ayant ratifiée cette convention se doit entre autres “de promouvoir la conservation des zones humides leur préservation, qu’elles soient des zones humides inscrites ou non dans la liste Ramsar, soutenir la recherche, la formation, la gestion et la surveillance dans le domaine des zones humides”. Le lac de Telamine fait justement partie de ces zones humides classées depuis 2004, grâce à la convention Ramsar, sans compter la Sebkha et la Macta, et aurait dû bénéficier de mesures de protection par les services concernés. Un signe de la dégradation très avancée des zones humides de la wilaya d’Oran, la baisse du nombre d’oiseaux migrateurs, dont quelque 45 espèces, certaines protégées à l’échelle internationale. Dès début février, un programme d’actions et de sensibilisation à la question de la dégradation du lac Telamine et les autres zones humides sera concocté par des associations avec des visites sur les différents sites. Les autorités locales seront interpellées pour qu’elles se conforment aux conventions ratifiées par l’État algérien.