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jeudi 21 mai 2009.
A l’instar des autres pays, l’Algérie, qui a ratifié, le 6 juin 1995, la convention sur la diversité de la nature, célébrera demain, la journée mondiale de la biodiversité. Face aux changements climatiques et à l’avancée du désert, plusieurs espèces végétales et animales sont menacées de disparition.
Qu’en est-il de la biodiversité en Algérie et quels sont les dispositifs entrepris pour la préserver des dégradations, de l’homme notamment ? C’est la question que se posent les spécialistes de la protection de la nature d’autant que le ministère de l’Environnement ne prévoit aucune manifestation pour célébrer cette journée qui reste méconnue par la majorité des Algériens.
En créant, en 2002, le Centre national de développement des sources biologiques (CNDRB), « l’Algérie veut réaliser une banque de données pour pouvoir dans une première étape faire une évaluation quantitative et qualitative du patrimoine biologique, des biotopes, paysages et territoires ainsi que la mise en évidence de l’érosion génétique », explique Aïssa Moali, directeur du laboratoire d’écologie et environnement de l’université Abderahmene-Mira de Bejaia.
Le Centre a pour objectif de centraliser l’information relative à la diversité biologique et sa mise à la disposition à tout utilisateur, d’évaluer aussi les changements à long terme de la diversité biologique et entamer également une utilisation durable de la diversité biologique ainsi que la gestion rationnelle de l’écosystème.
Selon une étude réalisée par le professeur Aïssa Moali, la faune algérienne, caractérisée par une diversité liée à celle des écosystèmes, est menacée par la chasse, le braconnage, le développement des infrastructues routières, d’agglomérations essentiellement, et secondairement l’aménagement de nouvelles terres agricoles.
De nombreuses autres espèces, à l’heure actuelle menacées, connaîtront le même sort si des mesures de protection et de gestion appropriées ne sont pas prises par les pouvoirs publiques et la société tout entière.
Selon des informations émanant de la Direction générale des forêts (DGF) concernant la faune et la flore, l’Algérie renferme 3600 plantes, réparties sur les huit parcs nationaux.
Le Parc national de Djurdjura se trouve à la tête de la liste avec 1100 espèces, suivi de celui de Tlemcen (904), le milieu naturel d’El Kala (840 espèces).
Concernant la biodiversité faunistique, la même source indique que l’Algérie recense 107 espèces de mammifères, 400 d’oiseaux, un nombre qui englobe les oiseaux qui nichent en Algérie et ceux qui sont de passage et ceux qui sont protégés.
LE RÔLE DES CHAUVES-SOURIS DANS LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE
La menace sur ces espèces aura des conséquences catastrophiques. Exemple : « les chiroptères, communément appelés chauves-souris, ne sont pas très bien connus dans notre pays et cela au vu de la difficulté de leur étude (gîtes difficiles d’accès, travail de spéléologie, travail nocturne...) », indique Mourad Ahmim, de l’université Abderrahmane-Mira de Bejaia.
Ces animaux représentent un ordre important dans la classe des mammifères. Ce sont des insectivores, et une chauve-souris peut manger jusqu’à 6000 moustiques par heure. Ils évitent ainsi d’utiliser beaucoup de pesticides vu qu’ils mangent aussi les parasites des cultures.
Leurs excréments, le guano, est un engrais naturel par excellence. Bien que menacés au niveau mondial, ces petits mammifères volants ont un impact positif sur l’environnement. « L’effort national doit être poursuivi pour englober encore davantage de milieux naturels et les soustraire à la destruction », dira encore Mourad Ahmim.
L’effort de conservation passe nécessairement par celui de la connaissance et de la valorisation. L’intérêt que représente la faune pour les populations humaines dépend de l’usage qui en est fait ou du degré de contact à travers l’histoire de vie des deux. C’est ainsi que par exemple, des espèces animales ont disparu parce que compétitives pour le cheptel ou tout simplement parce qu’elles représentent une menace pour l’homme.
Horizons
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Menace sur la faune et la flore en Algérie
Journée mondiale de la biodiversité A l’instar des autres pays, l’Algérie, qui a ratifié, le 6 juin 1995, la convention sur la diversité de la nature, célébrera demain, la journée mondiale de la biodiversité. Face aux changements climatiques et à l’avancée du désert, plusieurs espèces végétales et animales sont menacées de disparition.
Qu’en est-il de la biodiversité en Algérie et quels sont les dispositifs entrepris pour la préserver des dégradations, de l’homme notamment ? C’est la question que se posent les spécialistes de la protection de la nature d’autant que le ministère de l’Environnement ne prévoit aucune manifestation pour célébrer cette journée qui reste méconnue par la majorité des Algériens. En créant, en 2002, le Centre national de développement des sources biologiques (CNDRB), « l’Algérie veut réaliser une banque de données pour pouvoir dans une première étape faire une évaluation quantitative et qualitative du patrimoine biologique, des biotopes, paysages et territoires ainsi que la mise en évidence de l’érosion génétique », explique Aïssa Moali, directeur du laboratoire d’écologie et environnement de l’université Abderahmene-Mira de Bejaia. Le Centre a pour objectif de centraliser l’information relative à la diversité biologique et sa mise à la disposition à tout utilisateur, d’évaluer aussi les changements à long terme de la diversité biologique et entamer également une utilisation durable de la diversité biologique ainsi que la gestion rationnelle de l’écosystème. Selon une étude réalisée par le professeur Aïssa Moali, la faune algérienne, caractérisée par une diversité liée à celle des écosystèmes, est menacée par la chasse, le braconnage, le développement des infrastructues routières, d’agglomérations essentiellement, et secondairement l’aménagement de nouvelles terres agricoles. De nombreuses autres espèces, à l’heure actuelle menacées, connaîtront le même sort si des mesures de protection et de gestion appropriées ne sont pas prises par les pouvoirs publiques et la société tout entière. Selon des informations émanant de la Direction générale des forêts (DGF) concernant la faune et la flore, l’Algérie renferme 3600 plantes, réparties sur les huit parcs nationaux. Le Parc national de Djurdjura se trouve à la tête de la liste avec 1100 espèces, suivi de celui de Tlemcen (904), le milieu naturel d’El Kala (840 espèces). Concernant la biodiversité faunistique, la même source indique que l’Algérie recense 107 espèces de mammifères, 400 d’oiseaux, un nombre qui englobe les oiseaux qui nichent en Algérie et ceux qui sont de passage et ceux qui sont protégés. LE RÔLE DES CHAUVES-SOURIS DANS LA DIVERSITÉ BIOLOGIQUE La menace sur ces espèces aura des conséquences catastrophiques. Exemple : « les chiroptères, communément appelés chauves-souris, ne sont pas très bien connus dans notre pays et cela au vu de la difficulté de leur étude (gîtes difficiles d’accès, travail de spéléologie, travail nocturne...) », indique Mourad Ahmim, de l’université Abderrahmane-Mira de Bejaia. Ces animaux représentent un ordre important dans la classe des mammifères. Ce sont des insectivores, et une chauve-souris peut manger jusqu’à 6000 moustiques par heure. Ils évitent ainsi d’utiliser beaucoup de pesticides vu qu’ils mangent aussi les parasites des cultures. Leurs excréments, le guano, est un engrais naturel par excellence. Bien que menacés au niveau mondial, ces petits mammifères volants ont un impact positif sur l’environnement. « L’effort national doit être poursuivi pour englober encore davantage de milieux naturels et les soustraire à la destruction », dira encore Mourad Ahmim. L’effort de conservation passe nécessairement par celui de la connaissance et de la valorisation. L’intérêt que représente la faune pour les populations humaines dépend de l’usage qui en est fait ou du degré de contact à travers l’histoire de vie des deux. C’est ainsi que par exemple, des espèces animales ont disparu parce que compétitives pour le cheptel ou tout simplement parce qu’elles représentent une menace pour l’homme. Horizons |