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LE PROBLÊME DE L'ÉROSION DES SOLS EN MONTAGNE ET LE CAS DU TELL ALGÉRIEN
(ESSAI DE GÉOGRAPHIE APPLIQUÉE)
par Maurice BENCHETRIT
Un des caractères les plus frappants, mais non des plus enviables, du paysage du Tell algérien est la marque profonde et quasi omni-présente qu'y impriment les multiples manifestations de l'érosion des sols : ravinements et griffes vigoureusement entaillées dans tous les versants dépourvus de végétation, glissements de terrain, ensablements dans les fonds de vallées et au débouché des oueds montagnards dans les plaines, etc..
L'ensemble du pays, comme certaines régions des Alpes françaises il y a moins d'un siècle, comme bien d'autres régions du globe actuellement (en Afrique, en Amérique et en Asie), assiste à un
immense transfert de son sol désagrégé des montagnes vers les plaines et des plaines vers la mer ou des dépressions non drainées et peu à peu « désertifiées » comme les montagnes dénudées.
Certes, l'Algérie tellienne est toujours apparemment aussi verdoyante et aussi prospère. Les progrès du phénomène qui modifie peu à peu tout le paysage algérien, surtout dans les chaînons
telliens, n'apparaissent pas clairement en quelques années ni même en l'espace d'une génération. Encore que des catastrophes viennent périodiquement révéler d'un coup la gravité du danger, comme
par exemple la rupture du barrage de l'oued Fergoug en 1927, après laquelle l'ensemble des basses plaines d'Oranie orientale fut enseveli en quelques jours sous près de 80 millions de mètres
cubes de débris arrachés aux montagnes, et qui formèrent un dépôt de 10 à 20 cm d'épaisseur sur une superficie de...
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