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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

"Procédure d’étude d’impact appliquée en Algérie : exemple d’une décharge contrôlée "1 septembre 2006

Procédure d’étude d’impact appliquée en Algérie : exemple d’une décharge contrôlée


Tani Zoheir Bouchikhi, Etudiant post-graduant  en Ecologie animale, Université de Tlemcen, Laboratoire « Valorisation des actions de l’homme pour la protection de l’environnement et application en santé publique », bouchikhi.zoheir@free.fr.

K. HASSAINE, Maître de conférence, Université de Tlemcen, Laboratoire « Valorisation des actions de l’homme pour la protection de l’environnement et application en santé publique ».

Date de mise en ligne : 1 septembre 2006

Résumé

 

La gestion des déchets regroupe l’ensemble des mesures visant la prévention et la réduction des déchets  ainsi que leur élimination contrôlée et non polluante.

Dans le cadre de la présente étude, nous avons procédé à la recherche d’un site potentiel pour la réalisation d’une décharge contrôlée des résidus urbains provenant du groupement Tlemcen – Mansourah - Chetouane et donc la sélection d’un site potentiellement favorable à la réception d’une décharge contrôlée  par une analyse du site basée sur une étude d’impacts établie en adoptant une procédure appliquée à l’échelle mondiale conçue par le ministère de l’environnement du Québec. Pour l’analyse de l’état initial du site récepteur avec ses composants naturels (climat, sol, eaux, végétation) et humains (emplois, mode de vie, démographie…) nous avons effectué plusieurs sorties sur terrain, comme nous avons regroupé toutes les données relatives au site.

Le résultat de notre travail permet de proposer le site de Koudia (situé à une distance d’environ 6 Km de la ville de Tlemcen), comme un site présentant des conditions favorables à la création d’une décharge contrôlée confirmée par une matrice d’impacts considérée comme un des instruments de contrôle et de prévention destinée à la prise en considération des intérêts de la protection et de la préservation du milieu naturel.

Les faits suivants sont à retenir : la localisation du site sur un terrain non cultivé, la surface importante du site, une distance suffisante par rapport aux habitations, non intégration dans des zones naturelles protégées, des zones de protection d’eau potable, ni des zones prioritaires d’urbanisation, attachement au réseau de transport, sa distance du lieu principal de production de déchets ainsi que sa capacité de stockage ; on peut dire à ce titre que le projet peut être acceptable, mais avec les corrections nécessaires du site récepteur, comme il est important de penser aux réintégrations de ce dernier dans l’environnement naturel après fermeture de la décharge.

 

Abstract

 

The management of waste gathers the whole of measurements aiming at the prevention and the reduction of waste as well as the controlled and non-polluting elimination of waste.

Within the framework of this study, we proceeded in the search of a potential site for the realization of a controlled discharge of the urban residues preventing of the grouping Tlemcen – Mansourah - Chetouane and thus the selection of a site potentially favourable to the reception of a discharge controlled by an analysis of the site based on an impact study drawn up by adopting a procedure applied on a worldwide scale conceived by the Department of the Environment of Quebec. For the analysis of the initial state of the receiving site with its natural components (climate, ground, water, vegetation) and human (employment, way of life, demography…) we carried out several exits on ground, as we gathered all give them relating to the site.

The result of our work makes it possible to propose the site of Koudia (located at a distance of approximately 6 km of the town of Tlemcen), like a site presenting of the conditions favorable to the creation of a controlled discharge confirmed by a matrix of impact regarded as one of the instruments of control and prevention intended for the catch in consideration of the interests of the protection and the safeguarding of the natural environment.

The following facts are to be retained the localization of site on a ground not cultivated, significant surface of the site, with a sufficient distance compared to the dwellings, is not integrated within the framework of the protected natural zones, of the zones of drinking water protection, nor to the priority zones of urbanization, its attachment with the grid system, its principal distance to the place of production of waste thus its storage capacity, one can say for this reason that the project can be acceptable, but with the corrections necessary of the receiving site, as it is significant to think of rehabilitations of this last in their natural environment after closing of the discharge.  

 

 

Table des matières
Introduction
Texte intégral

L’élimination des déchets urbains a toujours constitué une question d’hygiène de première importance et malgré le développement de nouvelles techniques d’élimination (Tri, récupération, recyclage, incinération, compostage, etc.), la technique la plus utilisée reste encore la mise en décharge. Mais si, autrefois, les déchets étaient composés de matières naturelles facilement biodégradables, ce n’est plus le cas aujourd’hui avec des déchets partiellement toxiques que la nature n’est plus capable d’éliminer, c’est pourquoi cette pratique ancienne de la décharge sauvage est devenue une des principales causes de la pollution des sols, des eaux et de l’air et donc des ressources vitales (Hueber, 2001).

Seule la mise en décharge contrôlée des résidus urbains permet d’éviter ou au moins de minimiser les nuisances. Il est donc dramatique de constater que la plupart des décharges actuelles en Algérie peuvent être classées comme décharges sauvages avec la quasi-inexistence de décharges contrôlées.

C’est dans cette optique que se situe notre travail. En effet, l’intérêt de cette étude est de rechercher un site potentiel pour l’installation d’une décharge contrôlée, le choix du site ne peut être confirmé que par une étude d’impact sur l’environnement.

Notre zone d’étude s’intègre dans la Wilaya de Tlemcen, celle ci se situe à l’extrémité Nord-ouest Algérienne, entre le 34° et 35°40’ de latitude Nord et 22°30’ de longitude Ouest. Elle est limitée géographiquement au Nord-Est par la Wilaya de Aïn Temouchent , à l’Est par la Wilaya de Sidi Bel-Abbes, à l’Ouest par la frontière Algéro-Marocaine et au Sud par la Wilaya de Naâma. Elle comprend 53 communes dont celles de Tlemcen, Mansourah et Chetouane, Ce groupement couvre une superficie de 11220 hectares, il est limité par les communes de :

  • Hennaya au nord-ouest,

  • Amieur au nord-est,

  • Aïn Fezza au sud-est,

  • Beni Mester au sud-ouest,

  • Terny Béni-Hediel au sud

Le site proposé pour l’implantation de la décharge contrôlée est situé à la limite administrative au Nord-ouest de la commune de Tlemcen, à une distance d’environ 6 Km de la ville de Tlemcen et 1Km à l’Ouest de l’agglomération de Hai El Koudia. Celui ci est accessible par un chemin non aménagé, il couvre une surface d’environ 15 hectares.

Le site d’étude est limité par :

  • L’agglomération de Aïn El Hadjar au Nord,

  • Les monts de Dhar El.Mendjel à l’Ouest,

  • Les monts de Sidi Aïssa et l’agglomération de Tlemcen au Sud,

  • Les agglomérations de Douar Sidi Mohammed el Arbi El Koudia à l’Est.

Nous avons procédé à la recherche d’un site potentiel pour la réalisation d’une décharge contrôlée des résidus urbains provenant du groupement Tlemcen-Mansourah-Chetouane et donc le choix d’une zone potentiellement favorable à la réception d’un tel projet, et nous avons effectué une étude d’impact basée sur différentes étapes à savoir :

Description du projet

Analyse de l’état initial du site et de son environnement affecté par le projet

Analyse des effets sur l’environnement

Justification du projet retenu

Description et évaluation des coûts des mesures de mitigation et de protection de l’environnement

Fig.1. Contenu minimal de l’étude d’impact (PNUD, 1991)

Les caractéristiques du projet sont étudiées à partir de l’étude faite par le maître d’ouvrage.

Pour l’analyse de l’état initial du site récepteur avec ses composants naturels (climat, sol, eaux, végétation, etc.) nous avons effectué plusieurs sorties sur terrain, comme nous avons regroupé toutes les données relatives au site.

Pour cette analyse, nous nous sommes basés sur un certain nombre de données et documents disponibles à savoir la carte topographique au 1/25000ème, les photographies aériennes au 1/10000ème, la carte géologique au 1/25000ème (Doumergue, 1910), et les travaux universitaires.

Les résultats de l’étude biophysique du milieu récepteur se résument comme suit :

  1. La distance entre le site et l’habitation voisine  est suffisante (environ 1  km)

  2. Notre site d’étude présente des terrains accidentés avec des affleurements rocheux très importants, il se trouve à une altitude d’environ 700 m, caractérisés par des pentes variants de 12 à 25%, et des terrains de faibles pentes sur les limites du site, dans la partie Sud entre 0 et 3% et dans la partie Nord entre 3 et 12% (D.P.A.T., 2000).

  3. Le sol de notre station présente une tendance vers une texture limoneuse, avec une faible proportion d’argiles dans les horizons profonds, si on tient compte de la texture et de la structure du sol, le pouvoir de rétention de l’eau est important et la perméabilité est moyenne.

  4. Une grande partie de notre zone d’étude est formée essentiellement de Marnes du Miocène moyen (Helvétien) au centre, avec des petites surfaces de Grès Tortoniens à l’Est et des Travertins au Nord. Notre site est reposé sur les formations des Marnes du Miocène moyen (Helvétien) (Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisation de Tlemcen, 1997).

  5. Le site est facilement accessible, vu sa distance par rapport au lieu principal de production des déchets  

  6. Le groupement Tlemcen-Mansourah-Chetouane est divisé en trois sous bassins versants (Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisation de Tlemcen, 1997) : le sous bassin versant Ouest d’Oued esseffah, le sous bassin versant de Chaâbet bel Abbes et le sous bassin versant d’Oued Sikkak.

  7. Les affluents des trois bassins versants du groupement servent d’exutoire aux eaux domestiques et industrielles, le site ne s’intègre pas dans le cadre des zones de protection d’eau potable.

  8. Le climat de notre région est de type méditerranéen semi-aride à hiver doux, il est caractérisé par deux saisons contrastées : la première, chaude et sèche et la deuxième, hivernale, froide La pluviométrie est en fonction de l’altitude, elle est relativement abondante avec une variation interannuelle importante. Les vents du Nord sont plus fréquents et ramènent une certaine fraîcheur.  

  9. Le site ne s’intègre pas dans le cadre des zones naturelles protégées.

  10. Il y a une faible diversité du tapis végétal (végétation naturelle) dans notre zone d’étude (Ayache & Hachemi, 2002).

  11. On constate que le site repose sur un terrain non cultivé et non exploité, une grande partie est occupée par les broussailles, les cultures qui y sont représentées sont la culture annuelle avec une surface importante située au Nord et au Sud de la zone d’étude, le reste correspond à des cultures maraîchères et des vergers à l’Est de la zone. L’arboriculture occupe quelques champs sur de très faibles surfaces, (ces types d’agrosystèmes sont tout de même situés à plus de 1 km du site prévu pour la décharge et de ce fait ne constituent pas un impact négatif).

  12. L’étude de la faune (vertébrés et invertébrés) du site révèle une diversité biologique relativement faible, avec l’absence des espèces rares ou protégées que le projet pourrait de façon directe détruire.

Selon les résultats de notre étude du milieu biophysique, on peut dire que la création de la décharge contrôlée présente un ensemble d’avantages et d’inconvénients.

La situation géographique relativement éloignée des trois agglomérations.

La localisation sur un terrain non exploité, présentant des caractéristiques favorables à la réception d’un tel projet.

  • L’accès facile ;

  • La prise en charge de la gestion des résidus urbains de trois communes à la fois ;

  • Un sol facile à travailler ;

  • Une végétation initiale fortement dégradée par le surpâturage ;

  • Une faible diversité de la faune ;

  • Une pollution des eaux superficielles faible vu l’absence des agents de transport ;

  • Un terrain de pente moyenne qui facilite le terrassement (les casiers qui seront réalisés sous forme de banquettes) ;

  • La durée d’exploitation limitée.

 

  • Les problèmes liés à la nécessité d’une épuration des eaux de lixiviation et à la production par fermentation anaérobie de gaz méthane qui peut avoir des difficultés à  s’échapper, voire causer de petites explosions.

  • L’installation coûteuse.

  • Modification du paysage.

  • Risques de contamination des nappes phréatiques.

A ce niveau de synthèse et en examinant la matrice d’impact du tableau 1, on peut retenir que le site récepteur est favorable à l’aménagement de la décharge contrôlée, il présente de réels avantages.

Image1

4. 3. Dispositions prévues pour réduire les impacts du projet sur l’environnement

L’implantation de la décharge contrôlée peut entraîner des modifications dans le milieu naturel du site récepteur du projet qui sont, soit temporaires soit définitives, elles peuvent être alors atténuées par des dispositions et des mesures prises au préalable.

1. Correction des impacts sur la commodité du voisinage :

  • Mesures concernant la perception de la décharge

  • Mesures contre le bruit

  • Disposition concernant l’envol de poussière et d’éléments légers

  • Dispositions contre les émanations gazeuses

  • Protection contre les incendies

  • Disposition pour la sécurité des personnes

2. Mesures de protection de la biocénose

3. Dispositions pour la protection des eaux

4. Le réaménagement du site

La présente étude a été faite dans le but de rechercher un site potentiel à la réalisation d’une décharge contrôlée des résidus urbains provenant du groupement Tlemcen-Mansourah-Chetouane.

Le choix d’une zone potentiellement favorable à la réception d’un tel projet a été mené sur la base d’une étude d’impact. Le résultat de notre étude permet de proposer le site de Koudia comme un site présentant des conditions favorables à la création d’une décharge contrôlée, confirmé par une matrice d’impact qui combine l’analyse du projet et celui du milieu biophysique.

A partir de la synthèse générale et de l’examen de la matrice d’impact, on peut retenir que le site récepteur est favorable pour l’aménagement de la décharge contrôlée, il présente de réels avantages. Une bonne réalisation, exploitation et gestion, ainsi qu’un réaménagement spécifique du site à la fin d’exploitation de la décharge, atténuant les conséquences sur le milieu biophysique.

On peut dire à ce titre que le projet peut être acceptable mais avec des mesures correctives nécessaires par certaines composantes du site récepteur.

 



Bibliographie

Anonyme, 1997. Plan Directeur d’Aménagement et d’Urbanisation, Tlemcen.

Ayache F. & N. Hachemi, 2002. Ecologie et diversité végétale dans la région de Tlemcen. Mémoire d’Ingéniorat. Université Abou Bakr Belkaïd. Tlemcen.  

Doumergue G., 1910.  Carte géologique détaillée de l’Algérie au 1/50000ème.

D.P.A.T,  2000.  Direction de Planification et d’Aménagement du Territoire.

Hueber D., 2001. Manuel d’information sur la gestion des déchets solides urbains, Allemagne.

P.N.U.D., 1991.  Lavalin International. Etudes d’impact déchets, volet A-D, programme de formation d’inspecteurs en environnement.

Pour citer cet article

 

Tani Zoheir Bouchikhi et K. HASSAINE. «Procédure d’étude d’impact appliquée en Algérie : exemple d’une décharge contrôlée». TALOHA, numéro 16-17, 1 septembre 2006, http://www.taloha.info/document.php?id=338.



Source:
Revue scientifique internationale des civilisations TALOHA

 

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