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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

Attaqué sur la question du CO2, le secteur des eaux en bouteille a su réagir. La chronique de Tristan Lecomte.

 

 

Le marché des eaux en bouteille a subi au cours des dernières années une baisse significative de ses ventes, en raison de la crise économique mais aussi de l'image de pollueur que lui attribue la bouteille en plastique. Pourquoi acheter de l'eau en bouteille quand elle est disponible au robinet a des prix dérisoires et avec un impact beaucoup plus limité sur l'environnement?  

Mais peut-on condamner aussi facilement un produit et derrière celui-ci tout un secteur d'activité, et rayer d'un trait les attributs de l'eau minérale, pour ne garder que l'eau du robinet, certes saine, mais sans apport significatif pour la santé? Et si l'on pousse le raisonnement jusqu'au bout, pourquoi ne pas avant tout condamner tous les sodas qui émettent deux fois plus de CO2 par litre et contribuent au développement de l'obésité? Ou l'alcool, cinq à dix fois plus émetteur de CO2 par litre que l'eau, et vecteur de tant de problèmes de société? L'approche qui tendrait a condamner le produit n'a pas de sens ni de fin, mais on peut néanmoins voir dans cette attaque du marché des conséquences vertueuses pour l'Homme et l'Environnement.  

En effet, face a cette baisse du marché, l'élément le plus intéressant est très certainement la réaction des acteurs majeurs du secteur, au premier rang desquels la marque Vittel. Celle-ci était déjà engagée dans un programme de préservation de l'écosystème à Vittel depuis plus de vingt ans, pour préserver la ressource en valorisant des pratiques agro-écologiques auprès de tous les acteurs économiques de la région. La marque avait aussi réalisé le bilan carbone de ses activités, ainsi qu'un ambitieux plan de réduction de 20 % de ses émissions, en réduisant le poids de l'emballage et en optimisant le transport par exemple. Mais ceci ne suffisait pas, ces réductions sont certes nécessaires pour baisser son impact sur le réchauffement climatique, mais il faut aussi créer du lien et agir proactivement, pour réengager le consommateur sur ce marché. C'est l'esprit de l'engagement de Vittel pour un vaste programme de reforestation en Amazonie, qui contribue à la reforestation de 350 000 arbres par an, avec un objectif d'un million d'arbres plantés sur trois ans. Un programme ambitieux et significatif, qui s'accompagne aussi à présent de la préservation de 30 000 hectares de forêt vierge, qui fait directement écho au programme de préservation de la ressource a Vittel sur plus de 10 000 hectares. Un savoir-faire et un engagement qui renforcent l'idée que l'entreprise est interdépendante de son milieu, en particulier lorsqu'il s'agit d'eaux en bouteille.  

Franck Riboud, président de Danone, déclarait lui-même récemment que "les entreprises qui ne prennent pas en compte leur éco-système disparaîtront"*. Evian, la marque phare du groupe Danone, n'est d'ailleurs pas en reste dans cette concurrence verte et vertueuse. Elle vise la neutralité carbone en 2011 et poursuit des objectifs de réduction de ses emballages et de ses émissions ainsi qu'un vaste programme de plantation de mangroves au Sénégal. Volvic, autre marque du groupe, vient elle d'annoncer le lancement de la première bouteille dont 20 % est d'origine végétale, et un objectif de réduction de ses émissions de CO2 de 40 % d'ici fin 2011.  

Certes, il restera toujours des émissions incompressibles de CO2 pour produire et distribuer ces eaux et la compensation de ces émissions ne résout pas tout, mais elle fait de ce secteur, le plus attaqué sur la question du CO2, à présent l'un des plus vertueux en la matière. Espérons que d'autres secteurs d'activité suivront l'exemple d'eux-mêmes, en comprenant l'intérêt qu'il y a à réduire ses émissions, pour la Planète mais aussi pour réduire ses coûts, et à compenser pour engager une relation pleine de sens avec ses clients.  

En effet, ces initiatives, au-delà de la "comptabilité carbone", permettent de réintroduire plus de sens et d'éco-responsabilité dans le discours des marques. Elles fidélisent en mettant en avant des valeurs de solidarité et de préservation de l'environnement, là où la publicité avait parfois tendance a valoriser artificiellement le produit. Elles sensibilisent le public et lui montrent l'exemple. A nous donc de choisir et de plébisciter ces produits qui s'engagent significativement, et de sanctionner ceux qui résistent ou n'ont pas encore intégré ces enjeux, si nous souhaitons véritablement accélérer le changement. Les marques sont toutes a l'écoute de leurs clients, lançons un message fort et elles répondront toutes par un engagement significatif, les eaux minérales sont en train de le prouver. Participons a changer le Monde, en commençant déjà par un geste de la vie courante, en faisant nos courses, tout simplement...  

 

Concurrence verte et vertueuse au rayon des eaux en bouteille

Tristan Lecomte, fondateur et dirigeant d'Alter Eco, entreprise spécialisée dans l'importation et la distribution de produits du commerce équitable, est chroniqueur sur LEXPRESS.fr. Il tient un blog sur le site de sa société.  

Alter Eco / Eric Garnier

*Les Ateliers de la Terre, novembre 2009
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