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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

"Développement urbain et aménagement du territoire : la Tunisie se prépare déja pour 2050" par G-net

 

urbanisme tunisie

Une série d’études seront lancées pour déterminer les besoins futurs de la Tunisie en matière de planification urbaine et de développement.

Finies les études à l’horizon 2016-2021. Désormais, la Tunisie mènera ses études prospectives en matière d’aménagement du territoire à l’horizon de 2030 et 2050. Une série d’études seront lancées à cette échéance pour déterminer nos besoins futurs en matière de planification urbaine et de développement. Dont l’élaboration d’une carte nationale d’infrastructure et des grands équipements collectifs, qui sera menée par un bureau d’études international. La démarche tunisienne suit la tendance mondiale, avec notre source d’inspiration intarissable, la France et son étude du Grand Paris à l’horizon 2040-2050, ou  encore “the Green Belt”, ceinture verte de Londres que l’on aimerait tant transposer dans nos contrées. Ghazi Ali Khedhri, Directeur Général de l’Aménagement du territoire au ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’aménagement du Territoire, explique à Gnet les tenants et aboutissants de cette nouvelle politique prospective.

Les mesures récemment annoncées concernent l’horizon 2050. Pourquoi se projeter dans un avenir aussi lointain ?
C’est une tendance mondiale. Il s’agit de mener des études prospectives sur la planification de  l’aménagement du territoire à long terme à la lumière de l’évolution démographique, des mutations de l’économie mondiale, des changements climatiques, etc. L’objectif est de mettre en place une assise territoriale pour nos générations futures. Plus je clarifie la situation future, plus mon action sera meilleure. Notre action en matière d’aménagement du territoire aux niveaux, national, régional et local, vise toujours le long terme, d’autant plus qu’un pays comme la France, qui demeure, qu’on le veuille ou non, une référence pour nous, a lancé une étude pour le Grand Paris à l’horizon de 2040 et 2050, pour déterminer ses besoins futurs, et l’évolution qui doit s’en suivre.
La mise en place de la carte nationale d’infrastructure et des grands équipements collectifs, déterminera nos besoins en termes de routes, voies ferrées, ports, aéroports, réseaux publics : (électricité, eau, assainissement, télécoms), équipements publics (éducation, pôles technologiques, centres hospitalo-universitaires, équipements sportifs), zones industrielles, espaces culturels, grandes surfaces…elle englobera l’aménagement du territoire dans son ensemble. Cette carte nous permettra de déterminer nos besoins à l’horizon 2030 et 2050. Jusque-là, nos études étaient réalisées à l’horizon 2016-2021.
Un appel d’offres international sera lancé incessamment pour le choix d’un bureau d’études international. Nous espérons que cette étude sera prête en 2012. Elle sera financée par le budget de l’Etat, et par une subvention d’un organisme international. Nous sommes en pourparlers avec l’Union européenne, à cet effet. L’UE nous a déjà accordé un financement pour une étude d’évaluation de la politique publique en matière d’aménagement sous ses différents aspects juridique, institutionnel et technique. Cette étude sera engagée cette année par une expertise franco-tunisienne et achevée à la mi-2011.

Les experts et les urbanistes appellent à revoir le découpage administratif de la Tunisie, car le découpage actuel est ancien et est générateur d’écarts entre le littoral et les régions intérieures ?
Il n’est pas aussi ancien que cela. Notre dernier schéma remonte à 2005. Le premier schéma d’aménagement “ville et développement” date de 1970. En 1985, nous avons élaboré le schéma national d’aménagement du territoire. En 1995, c’était autour du schéma directeur d’aménagement du territoire d’être réalisé, le même qui a été actualisé en 2005. Maintenant, il y a des mutations, de nouvelles données démographiques,  économiques, la crise financière…qui exigent que l’on s’y adapte à travers des études prospectives qui s’inscrivent toutes dans le cadre du développement durable.
Nous allons également élaborer des schémas directeurs d’aménagement du Grand Tunis, et des villes de Sousse, Monastir, Mahdia et Sfax, pour voir leurs besoins en matière d’extension en vue de renforcer leur compétitivité, afin qu’elles puissent affronter les défis de la mondialisation.
Par ailleurs, il y a le schéma directeur d’aménagement des régions économiques, qui vise l’intégration de ces régions dans la planification du territoire national, en en renforçant la compétitivité, et la complémentarité avec les autres régions. Quatre études sont déjà achevées : Nord-ouest, Centre-ouest, Sud-ouest, et Sud-est. Reste les études du Nord-est et du Centre-est, elles seront fin prêtes d’ici la fin de l’année. Et peut-être qu’un jour, on mettra en place des schémas d’aménagement pour les trois bandes Nord, Sud et Centre du pays.

L’actuel déséquilibre régional fait que  plus de 70 % de la population soit concentré à 30 km de la côte, aux dépens des régions intérieures…
La concentration dans les grandes villes et sur le littoral s’est amoindrie. Ceci est dû aux actions menées par l’Etat dans les régions intérieures, au niveau des autoroutes, des équipements collectifs, des zones industrielles, des universités, etc. pour fixer les populations chez elles. Depuis 1994, le mouvement migratoire classique a fléchi, et la migration se faisait d’ores et déjà du milieu rural vers les villes de l’Intérieur.  Il y a eu un rééquilibrage au niveau des différents plans quinquennaux de développement à travers notamment les investissements publics, qui a créé un certain dynamisme dans les régions intérieures.

Mais le déséquilibre persiste entre les villes côtières et l’intérieur du pays ?
Le déséquilibre est historique, et les villes se sont toujours développées autour des ports de Tunis, Sousse et Sfax. Actuellement, près du  1/3 de la population soit 3 millions d’habitants, sont concentrés dans les trois grandes agglomérations : 2,4 millions à Tunis, 0,5 million à Sfax et plus de 400 mille à Sousse.  Les petites et moyennes villes accueillent, elles, entre 2 et 60 mille habitants. Une étude d’aménagement et de développement des petites et moyennes villes est en cours et rendra ses résultats en 2011. L’objectif est d’introduire une complémentarité de ces villes avec les grandes agglomérations et d’en renforcer le rayonnement sur le milieu rural. 

Qu’en est-il du schéma directeur d’aménagement des zones frontalières ?


Les zones frontalières totalisent 55 mille km2, le 1/3 de la superficie du territoire. Un demi-million d’habitants y résident dans huit gouvernorats et 17 délégations.  Ces zones qui constituent un facteur d’intégration maghrébine sont confrontées à des problèmes de développement. Il faut que l’on parvienne à fixer les populations sur place. Le schéma directeur va nous permettre à l’horizon 2030 d’améliorer l’infrastructure, les différents secteurs économiques, dont le secteur agricole. Un schéma de planification des points de passage, actuellement dépourvus des équipements nécessaires, sera également réalisé. L’étude a été lancée  par un bureau d’études tunisien et sera fin prête en 2011. Elle fera  probablement l’objet d’un séminaire en 2011. Le schéma directeur sera accompagné d’un plan d’action qui sera discuté avec les gouvernorats pour voir s’il est bon ou non.

Un programme a été mis en route en vue de la révision des plans d’aménagement urbain. Qu’en est-il de son état d’avancement ?

L’Etat a procédé à l’élaboration de plans d’aménagement urbain (PAU) qui couvrent les 264 communes. 145 PAU ont été rénovés en 2004-09 et 110 seront révisés d’ici 2012.  Par ailleurs, on procédera à l’actualisation des 196 PAU des conseils ruraux, et 202 PAU des noyaux ruraux (les petits patelins).  Ces plans d’aménagement urbain visent à protéger nos terres agricoles. Toute extension urbaine est planifiée avec une coordination étroite entre les ministères de l’Equipement et de l’Agriculture. Il y a une carte de protection des terres agricoles qui est actualisée d’une manière régulière et qui classifie les terrains agricoles en trois catégories : terres d’interdiction (terres irriguées et fertiles), terres de sauvegarde (vergers et zones cultivables) et autres, c’est-à-dire  les terres très peu cultivables, dont le rendement est très faible, c’est là où s’effectue  l’extension urbaine. Maintenant, la priorité est à la densification (Actuellement, on en est à 20 logements par hectare, notre but est d’atteindre 40 et puis 50 logements à l’hectare), et à l’encouragement de l’habitat vertical à travers la gestion des documents de planification,  soit les permis de bâtir  et les permis de lotissement. Sur les 60 mille logements construits tous les ans, 50 mille se font moyennant un permis de construire.

Mais, l’habitat anarchique reste très présent dans le paysage urbain, ne serait-ce que dans les quartiers périphériques du Grand Tunis ?
En Tunisie, nous n’avons pas de gourbis, ni de taudis, mais le phénomène d’habitat spontané existe. Le gros du problème se pose dans les grandes agglomérations et le Grand Tunis,  notamment à Oued Ellil, Tebourba, et Ariana. Ces quartiers font l’objet de  rénovation et de réhabilitation à travers l’intervention de l’ARRU (Agence de Rénovation et de Réhabilitation Urbaine).  On essaie de les intégrer dans les plans d’aménagement, à travers leur raccordement aux différents réseaux eau, électricité, assainissement, d’y créer des équipements collectifs, éducatifs, sportifs et culturels, d’y améliorer la voirie.  Notre objectif pour lutter contre l’habitat spontané est d’offrir des terres aménagées aux couches démunies.

L’extension urbaine s’est faite ces dernières années aux dépens des zones agricoles. Et voilà qu’on annonce la création de ceintures vertes autour des grandes villes. Qu’en sera-t-il au juste ?
Nous allons lancer une étude incessamment pour voir les moyens de créer ces ceintures vertes et de les protéger dans le cadre de l’extension urbaine. Il convient de citer, à ce titre, l’exemple du Grand Londres. Là bas, on a créé “The Green Belt”, et toute extension se fait dans le cadre de son respect strict.

Pourquoi n’a-t-on pas réussi à faire respecter, sinon à préserver les ceintures vertes en Tunisie ?

Il faut reconnaître qu’il y a un petit problème institutionnel au niveau des régions. Il faut renforcer les institutions, et créer des structures qui veillent sur la gestion des documents de planification. D’où la décision d’élargir les prérogatives de l’agence d’urbanisme du Grand Tunis vers plus de coordination, et de créer  incessamment des agences d’aménagement et d’urbanisme à Nabeul, Sousse et Sfax en vue d’assister les communes et les conseils régionaux à l’application des schémas directeurs pour  une meilleure gestion du territoire.

Citez-nous des exemples de zones vertes qui ont été déclassés pour motif d’extension urbaine ?
Nous pouvons citer l’exemple de Mornag, de la Manouba et Oued Ellil au cours du précédent quinquennat. Mais, le déclassement se fait maintenant selon des critères rigoureux. Un comité ad hoc a été constitué regroupant les ministères de l’Equipement et de l’Agriculture en vue de déterminer de façon précise les espaces d’extension. On travaille par ailleurs en coordination avec les CRDA (commissariats régionaux au développement agricole). D’autant plus qu’il y a des espaces inoccupés à l’intérieur des plans d’aménagement.

Il est prévu également de créer des périmètres d’intervention foncière…
Il s’agit de périmètres d’intervention foncière au profit des communes et des agences immobilières pour produire des terrains aménagés destinés à l’habitation et à l’industrie en vue d’une meilleure planification et maîtrise foncières.

Quel est le but ultime de toutes ces études. Et qu’en est-il de la phase de concrétisation ?

Le but ultime est de rapprocher la planification spatiale de la planification socio-économique, de mieux organiser notre territoire, de mieux utiliser et protéger nos ressources agricoles, d’améliorer le cadre de vie des villes, de renforcer la compétitivité de nos régions, d’améliorer la coordination entre les différents intervenants, d’introduire une meilleure efficacité des outils d’aménagement, pour clarifier notre vision, maîtriser notre planification en vue de meilleures actions.
Ces études ne vont pas rester dans le tiroir. Chaque étude sera accompagnée d’un plan d’action qui est réparti dans le temps et dans l’espace. Ce plan fixe l’échéancier et  les intervenants. La concertation sera plus grande entre ministères et conseils régionaux. On va essayer de faire approuver les schémas directeurs par décret. Pour que chaque opérateur public, STEG, SONEDE, ONAS, etc. s’y réfère avant de mener une quelconque intervention.

Source : gnet

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