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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

"La saleté promet une catastrophe sanitaire" par Akli Tira (TSA)

Le spectacle de nos poubelles jonchant les trottoirs dans les villes ou sur le bord des routes nationales n’est déjà plus un simple problème de pollution visuelle. Ces déchets omniprésents ont un impact sur l’environnement et inévitablement sur la santé publique. Mais qui s’en préoccupe ?
 
Quelques petits groupes de personnes non résignées qui osent de petites opérations de nettoyage en revenant au volontariat de nos aïeux. Des séquences de propreté qui ne durent que quelques jours avant que la masse des pollueurs ne reviennent déverser des ordures ménagères, des décombres ou produits dangereux à ciel ouvert, au bord d’un champ, sur un espace qu’en d’autres pays on aurait aménagé d’une table et de bancs pour un déjeuner en plein air, au bonheur de l’automobiliste qui voudrait faire une halte pour se restaurer.
 
Autre complication rencontrée par les citoyens de bonne volonté : où jeter les déchets ramassés ? Faut‑il nettoyer ici pour polluer là‑bas ? Parce qu’il faut le dire, les communes du pays sont rares à avoir une décharge aménagée dans les normes, avec un accès possible en temps de pluie, par exemple. Ce sont souvent des terrains vagues qui reçoivent la visite aléatoire d’un tractopelle pour repousser plus loin les monticules d’immondices ou tenter de les recouvrir de terre.
 
Théoriquement, les autorités ont un plan de travail soucieux de l’environnement. On a "déversé" dans les colonnes des journaux des promesses de création de centres d’enfouissement technique (CET) savamment répartis sur les territoires à forte densité de population, on a songé à un tri des ordures et au recyclage… À Alger, la capitale, la transformation en cours de l’ancienne décharge d’Oued Smar en un espace vert illustre le bon exemple… ou l’exception.
 
Malheureusement, les actions "poudre aux yeux" ne trompent personne et les poubelles dévorent notre quotidien comme les rongeurs qui s’y multiplient détruisent les cultures dans les champs et sèment dans nos villes des maladies qu’on croyait disparues. Souvenons‑nous de ces cas de peste en résurgence à l’ouest du pays, il y a quelques années.
 
La situation est si grave qu’une catastrophe sanitaire n’est pas à écarter. Lançons‑nous le défi d’une étude épidémiologique prenant en compte les incidences du voisinage de l’homme et de ses déchets… Les pouvoirs publics seraient contraints de cacher les résultats effrayants que nous réserveraient ces investigations scientifiques.
 
À la saison chaude, des phénomènes d’incendies spontanés par méthanisation de certains détritus en décomposition détruisent un peu plus notre biotope. En hiver, les pluies provoquent l’infiltration des huiles et autres fluides toxiques dans les sols, jusqu’aux nappes phréatiques, et nos rivières sont devenues des dépotoirs‑cimetières de nos produits électroménagers ou automobiles usagés.  Les sachets en plastiques dans lesquels nous continuons à transporter nos courses du marché, s’envolent et s’accrochent dans la nature pour asphyxier les plantes, arbustes et cultures potagères. Les emballages des consommateurs d’alcool en plein air, canettes de fer blanc et bouteille de verre, dont les tessons au soleil stimulent aussi des feux dévastateurs, plantent le décor d’un peuple insolent.
 
Les Algériens tuent chaque jour leur milieu naturel et personne ne s’en offusque. On a même vu un ministre de l’Environnement recevoir une distinction internationale… La pollution a enlaidi notre magnifique pays et menace la santé de millions d’individus qui ne respectent pas la nature. À quand un plan Marshall pour sauver le patrimoine des générations futures ? 

 

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