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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

Forêts en Algérie: Ce que la conservation doit impliquer...

En Algérie, comme dans de nombreux pays, la protection des espaces forestiers est censée être assurée localement par des « conservations », qui sont des antennes régionales de la Direction Générales des Forêts. Cependant, il serait bon de se rappeler  ce que le terme « conservation » porte en lui comme idéologie et concepts de gouvernance, qui s’articulent largement autour de l’idée que la nature doit être avant tout protégée par l’être humain au regard de la niche de ressources naturelles et de services écologiques qu’elle représente dans son environnement. Cette notion de « conservation » fait ainsi miroir avec celle de « préservation » qui, elle, accorde à la nature une valeur plus  intrinsèque, indépendante de toute conception utilitariste ou mercantile.

La conservation, qu’on adhère ou non à cette « philosophie », implique donc forcément une gestion le plus souvent intégrée des espaces naturels qu’elle est censée protéger  ; c’est une forme d’artificialisation « positive » de la nature, qui l’intègre comme une partie prenante du développement social et économique d’une localité, d’une région, d’un territoire national, voire même, par extension, d’une partie du monde ou d’un marché international.

En Algérie, cette conservation des forêts ne porte à vrai dire que le nom de ce qu’elle devrait impliquer et c’est en grande partie à cause de cette absence de gouvernance et de gouvernement des espaces forestiers qui favorise la vulnérabilité de nos forêts aux grands incendies, transformant ainsi ce qui devrait être un cycle naturel, plus ou moins maitrisé, en un rendez-vous dévastateur annuel.

Cette fatalité est avant tout le résultat d’une déconnection entre le développement humain et l’économie de la nature, c’est-à-dire qu’il n’y a plus de véritable intelligence entre la forêt et l’environnement des êtres humains, celle qui rend le bien-être de l’un et  de l’autre solidaires.

Dans le contexte de la forêt méditerranéenne et, au regard de ses particularités nord africaines, cette relation  "mutualiste" entre l’Homme et la Forêt est d’autant plus nécessaire qu’incontournable, car ancrée dans l’écologie même de ces espaces, à fois naturels et artificiels. Il suffit de se rappeler l'histoire et l'évolution de ces forêts pour comprendre à quel point cette intimité entre l'homme et la nature en est un élément presque fondateur. L’être humain doit donc  y jouer un rôle de régulateur et non pas seulement de perturbateur ; et, pour cela, il est une fois de plus question d’entretenir une intelligence entre notre espèce et toutes celles qui habitent de près ou de loin une forêt.

La forêt algérienne , doit non seulement être respectée pour sa valeur « naturelle », en dehors de toute considération économique, mais elle devrait également renouer avec sa capacité à produire de la valeur économique et sociale, des ressources naturelles, des services écologiques ainsi que des emplois, des métiers de services, des produits du terroirs, de la recherche et de l'innovation, des loisirs et tant d’autres choses utiles à l’être humain tout en stimulant ainsi son intérêt à la conservation de la forêt, et donc à en respecter les lois naturelles tout en veillant à contribuer à sa bonne santé.

Sans cette intégration de la forêt dans le développement, elle en devient non pas une partie intégrante, mais plutôt la victime collatérale d’un maldéveloppement qui voit ce dernier bien plus comme un obstacle à ses projets écocidaires qu’une passerelle vers une prospérité partagée et harmonieuse entre l’environnement humain et l’écologie forestière.

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