13 Octobre 2012
S'il est louable de se féliciter des récentes campagnes de nettoiements qui ont été annoncées à travers de nombreuses wilayas du pays, on ne doit pas non plus s’interdire d’espérer que ces initiatives contre la pollution ne soient enfin le point de départ d’une planification durable et pragmatique de cette problématique environnementale. D’autant plus qu'elle a des répercussions à la fois sociales et économiques sur l’équilibre de la société algérienne. Sans cette vision sur le moyen et le long terme, on ne pourra que parler de coups d’éclats, de quelques batailles remportées ça et là, mais sûrement pas de la nécessaire victoire de l’Algérie civile et politique sur un fléau perturbant son équilibre en bien des points et de diverses façons.
Un pays qui se développe sans vraiment rien développer, une jeune nation riche en ressources naturelles au point d’en oublier la valeur de ses extraordinaires ressources humaines inexploitées, ne peut pas espérer accéder à la véritable modernité sans relever le défi d’être en mesure d’assurer un caractère pérenne et soutenable à son développement si particulier.
Car si l'Algérie est tantôt considérée comme un pays en voie de développement, ces investissements et sa consommation ressemblent plutôt à celle d'une nation émergente. De plus, elle n'a pratiquement pas de dettes, contrairement aux pays développés, au point même qu'elle est capable d'être la créancière du FMI. L'Algérie n'est pas très productive, pourtant elle consomme beaucoup; en fait, elle produit beaucoup de déchets... Énormément de déchets, dont plus de 50% sont stockées dans des conditions alarmantes.
Ne pas se donner les moyens financiers et humains de lutter au présent contre les dangers que représentent ces pollutions pour l’avenir de l’Algérie, c’est assurément se résigner à assumer des frais qui s’avèreront être plus considérables sur le long terme, seul champ de vision pertinent pour qui cherche une solution durable à un problème récurant.
Cette pollution dont on parle de plus en plus en Algérie tellement elle crève les yeux n’est pas sans coûts pour la société algérienne. Ces coups sont matériels, les impacts de ce fléau sont également sociaux voire même économiques. Car ils peuvent entraver le développement de certaines activités économiques. Les impacts sur le budget national de la santé publique ainsi que les difficultés à développer le tourisme et l'agriculture dans un tel cadre de pollution sont les exemples les plus flagrants de ce que coûte cette pollution à l'Algérie.
D’un autre côté, la lutte curative, mais surtout préventive contre la pollution de l’Algérie peut être une source de création d’activité économique et un formidable prétexte pour faire évoluer les mentalités civiques en Algérie. La collecte et le recyclage des déchets, le traitement des eaux usées ainsi que de nombreuses autres niches de services environnementaux vont émerger très prochainement dans ce pays . On parle de centaines de milliers d'emplois potentiels.
Dans un pays où l’espace privé est considéré comme sacré, où les intérieurs brillent de mille et un feux, dans un tel pays, l’espace publique n’est pas considéré à sa juste valeur par l’ensemble de la population. Les rues sont sales, les espaces verts sont désaffectés, personne n’hésite à jeter ses ordures sur la voie publique. Avant toute autre mesure "technologique", je pense que c'est contre ce paradoxe qu'il faut lutter. Car l’espace publique, par prolongement, c’est la République, c’est la Nation, c'est une partie de nous, normalement ce devrait être la meilleure…
Un citoyen qui abandonne l'espace publique à la saleté est un homme ou une femme qui ne croit plus en ses devoirs envers les autres et, donc qui ne peut croire en ses droits vis-à-vis de la République. N’oublions pas que ce sont des aussi des arguments écologiques qui ont permis de justifier la colonisation du territoire des « hommes libres » qu'on disait soit disant inaptes et nuisibles à leur environnement… La propreté de la voie publique, comme source de bien être est un des premiers droits du citoyen, veiller à lui en donner les moyens est un des plus noble devoir de l’Etat.
Tant qu’il faudra plus d’une heure à un passant, dans le meilleur des cas, c'est-à-dire à Alger, pour trouver une poubelle à sa disposition afin de se délester d’un emballage usé, alors cela voudra dire que le citoyen n’est pas suffisamment incité à s’acquitter de ses devoirs vis-à-vis de la collectivité et que son droit le plus basique à la vivre dans un environnement sain n’est pas réellement pris en compte. Cette « petite » lacune cacherait au fond une autre plus importante …
C’est principalement parce que le contrat social algérien est pollué par des dysfonctionnements récurrents que ce pays croule de plus en plus sous les immondices. C’est donc en priorité dans ce domaine qu’il faudra évoluer et pas seulement en luttant contre la pollution à grand coup de technologies exotiques et coûteuses en devises ainsi qu'en énergie .
De nombreux gestes assimilés par chacun d’entre nous au quotidien pourraient s’avérer également efficaces. Une fiscalisation réellement appliquée , favorisant les consommables aux emballages 100% recyclables ne serait pas non plus un luxe. Disons qu’à court et moyen terme, les « services » vendus à l'Algérie serviront à développer l’économie de certains de ses partenaires, qu’elles créeront même des emplois pour des Algériens et qu’elles permettront à notre pays de ne pas s’enfoncer plus profond dans l'abîme.
A travers toute la planète, des gens éclairés s'accordent à dire que c'est le mode de production et de consommation global qui est responsable de cette recrudescence des déchets dans le monde, bien plus d'ailleurs que la croissance démographique. Les plus grands pollueurs de la globosphère ne représentent pas plus de 10% de la population mondiale! C'est donc là que se situe le terrain privilégié d'une lutte qui n'est pas que nationale, mais bien mondiale. Guérir c'est bien, prévenir la maladie c'est nettement plus efficace et pour relever ce défi l'Algérie ne pourra pas être seule.
En ce qui concerne l’avenir, c’est bien entendu la culture qui sera le champ privilégié de la lutte en profondeur contre la pollution. La population Algérienne est jeune, donc encore perméable aux changements, la pollution en Algérie est une des alertes évidentes de l’urgente nécessité d’opérer des mutations d’ordre économiques, sociales et environnementales en Algérie. La lutte contre la pollution est un bon prétexte pour engager certains dialogues oubliés entre la société civile et le monde politique algérien parce c’est un noble combat national contre une invasion globale du territoire algérien. Après une guerre de libération, une guerre fratricide, l’Algérie toute entière ne pourra-t-elle pas mener un combat pacifique contre le désordre et la saleté?
Il serait bon de louer tout d’abord les efforts qui ont été accomplis dans ce sens depuis que le jeune Ministère de l’Environnement (M.A.T.E) a vu le jour a de cela plus d’une dizaine d’année (2000). Il serait malhonnête de ne pas déplorer que l’ampleur de la tâche est encore colossale et que la politique dédiée à la lutte contre la pollution est loin d’être jusque là performante. On pourra, à la décharge de ce dernier, déplorer les nombreux incivismes qui persistent dans la société civile ainsi que le peu de considération que la plupart des responsables locaux accordent à ce type de problème ce qui parasite l’efficience locale des programmes mis en place à l’échelle nationale. Mais, force est de constater que cette recrudescence des déchets est un indice incontestable de l’existence de certains dysfonctionnements au sein de cette institution qui doit faire certes avec une société algérienne dans sa grande majorité peu réceptive aux considérations environnementales.
La société algérienne n’est cependant pas restée figée dans ce domaine, de plus en plus de citoyens se sont mobilisés à travers tout le territoire pour endiguer les impacts de cette pollution ou bien, encore, afin de militer pour que les responsables politiques locaux prennent leur responsabilité. Il y a trois ans de cela, j’écrivais un article intitulé « La pollution en Algérie est-elle une fatalité ? », mon constat aujourd’hui est que les mentalités ont tout de même évoluées dans le bon sens et que les initiatives menées par le C.N.F.E (Centre National des Formations Environnementales) pour le compte du M.A.T.E , le monde associatif et les médias ont permis de faire évoluer quelque peu les mentalités en Algérie. Même si on est bien loin encore du compte de réels progrès ont été accomplis par la société civile, il est important de le souligner et d’encourager cet élan salutaire bien qu’ encore insuffisant.
Les politiques, depuis l’an 2000 n’ont eu de cesse de faire de ce sujet un thème phare, mais beaucoup parmi la société civile concernée déplorent que cela ne soit seulement qu’épisodiquement.
Sur le papier, les nouveaux programmes proposés par le nouveau gouvernement semblent encourageants et les mesures pertinentes d’autant qu’elles font souvent appel à des savoir faire et des conseils de pays comme l’Allemagne, la France et l’Espagne qui ont développés de nombreuses compétences dans le traitement des déchets, des eaux et le développement des énergies renouvelables. Mais il faudra veiller à ne ce que nos politiques n’oublient pas que c’est l’Europe, en inventant la révolution industrielle aux Etas Unis qui a crée la maladie dont elle semble vouloir aujourd’hui nous vendre les vaccins… A travers le débat qu’il est sain de mener autour de la prolifération des déchets, il me semble important d’insuffler la nécessité vitale de produire des solutions de gestion et de production endémiques. Sans favoriser l’innovation dans un des pays à qui elle fait le plus défaut au monde, la souveraineté de l’Algérie sera toujours en quelque sorte remise en cause par une telle lacune.
D’un point de vue étymologique, le mot pollution vient du latin « pollere » qui signifie « souillure », il a tout d’abord une connotation religieuse .Polluer, selon la conception antique, c’était avant tout nuire à la pureté du Sacré. Selon une vision plus moderne de cette définition, polluer signifie perturber l’intégrité d’un système, qu’il soit matériel ou bien encore spirituel. La vénération de la Nature est un des plus vieux cultes sacrés de l’histoire humaine ; l’origine religieuse du terme n’est pas innocente quand on parle aujourd’hui de pollution de l’environnement. Ne parle-t-on pas d’espaces vierges quand on veut signaler qu’une une zone n’a pas été « souillée » par l’activité anthropique ?
L’Amour de la Nature est un des rare radical commun à toute l’Humanité, quelque soient les couleurs politiques, ethniques et religieuses des habitants de cette planète. En cela, la pollution touche une des cordes les plus sensibles de l’esprit humain, celle du Sacré qu’il soit d’ailleurs de nature religieuse ou profane. La pollution est donc l’antithèse de la pureté idyllique qu’est censée incarner la Nature dans l’esprit de nombre d’entre nous. Qui ne se souvient pas de ses premiers dessins représentant plus ou moins heureusement un jardin, une fleur, un oiseau, un animal sauvage ? Aurions-nous, enfant, imaginé que toute cette saleté, ces ordures à l’air libre soient le morne décor d’une Algérie moderne et indépendante ?
Si l’on tente de donner une définition vraiment précise au terme « pollution », on s’aperçoit assez vite qu’il serait plus judicieux de le décliner au pluriel au regard des nombreuses formes et phénomènes à travers lesquelles elle peut s’exprimer pour perturber notamment un écosystème. Cette diversité des processus de manifestation de la pollution n’est pas dénuée de symbioses et d’interactions entre toutes ses formes d’expressions. Sans être un expert en la matière, il semble évident que la lutte globale contre la pollution au singulier passe d’abord par une identification de toutes ces manifestations dans la réalité de nos société du 21ème siècle.
Nous aurions pu aborder ensemble la pollution à travers celle qui touche les eaux, l’air, nos terres ect… Mais, il faudrait pour cela y consacrer un ouvrage entier.
La prolifération des déchets sur la voie publique est une des formes de pollution la plus évidente à déplorer dans un pays en « voie de développement » comme l’Algérie; pour ce premier billet consacré à la pollution, j’aimerais commencer par vous faire part de quelques unes de mes réflexions sur le sujet. Ces constats ne sont pas le fruit d’une étude universitaire ou bien d’un travail journalistique poussé, mais diront-nous les résultats de trois ans d’exploration de la société algérienne sur le net et sur le terrain toujours sous l'angle de l'écologie et avec le regard d’un Algérien né à Paris.
En créant le portail « Nouara », j’ai été amené, moi le simple citoyen algérien « par intérim » à visiter plus d’une quinzaine de wilayas. J’y ai rencontré des chercheurs, des journalistes, des membres d’associations, des responsables politiques, des fonctionnaires et j’ai surtout partagé le quotidien d’algériens et d’algériennes d'horizons sociaux très différents . Des salons du Hilton d'Alger à ma cabane sans eau ni electricté à Guerbes, avouez que la palette est large! Ma vision est celle de l’expérience, du terrain, si j'osais dire de l'aventure, je m’en excuse d’avance auprès de ceux et de celles qui n'ont pas l'habitude de considérer ce genre de témoignage comme digne d'intérêt.
Il parait aujourd’hui impossible de circuler dans une agglomération urbaine algérienne sans être frappé par la place prépondérante que prennent ces déchets sur la voie publique. Leur accumulation dans des conditions plus qu’alarmante est source de bien des périls pour l’environnement de notre pays ainsi que la santé de nos concitoyens. Le pire, pour ma part, réside dans le fait qu’une quantité astronomique de déchets toxiques sont brûlés à l’air libre aux quatre coins de la voie publique et ce dans la plus grande inconscience des dangers pour la santé des civils à proximité de ces foyers toxiques. A Hadjar El Dis, petite ville à la périphérie de Annaba, il y a non loin de là une décharge publique où l’on brûle nuit et jours des ordures, les habitants ne se rendent même plus compte à quel point l’air qu’ils inhalent est pollué ; cela fait depuis tellement longtemps que cela dure ! Pour le visiteur occasionnel comme moi, évoluer dans une telle atmosphère est une véritable épreuve de force. Lors d’une visite d’une décharge sauvage dans une ancienne sablière, à Mzed Edchich dans la wilaya de Skikda je n’ai pas pu supporter plus d’une minute l’air ambiant tellement il était saturé de substances toxiques.
La voie publique, dans un pays où la majeure partie des terres appartiennent à l’Etat, c’est aussi la campagne et les sites naturels. Il suffit de visiter ces décharges sauvages en pleine nature, comme celle qui surplombe la ville d’Ibn Ziad à Constantine, juste au pied du Mont Zwaoui, pour constater à quel point la biodiversité d’un site naturel peut être bouleversée par la présence de telles poubelles à ciel ouvert. Je me souviens encore de ces hordes d’oiseaux au plumage crasseux qui hantaient les lieux comme des zombies ailés. Jamais une cigogne ne m’a paru en si piteux état. Pourtant elles semblaient « accros » à cet endroit qu’elles ne semblaient jamais vouloir déserter. A Ben Badis, commune de la wilaya de Constantine, des paysans m’ont parlé d’hyènes surprises à « festoyer » la nuit au sommet d’une de ces dunes de pourritures qui s’érigent un peu partout en Algérie. Carnassiers, rapaces, un grand nombre de prédateurs précieux pour le maintien de l’équilibre des écosystèmes voient leur comportement se modifier par la présence de ces déchets leur assurant une nourriture non seulement facile d’accès mais en plus en abondance. Seulement sans le savoir, tous ces animaux s’empoisonnent à petit feux et , en désertant leur rôle dans la chaîne alimentaire, ils mettent en péril l’équilibre d’un biotope au sommet du quel, souvent il y a un être humain concerné.
De ces décharges sauvages se dégagent à plus ou moins long terme des acides et des huiles toxiques qui s’infiltrent dans les sols quand ils ne sont pas protégés à cet effet. En influant ainsi sur la pédologie des sites naturels qu’ils envahissent, elles nuisent à la végétation et peuvent même provoquer la disparition de certaines espèces rares dont notre territoire est encore si riche.
La prolifération des moustiques et des rats dans de nombreuses agglomérations urbaines ne peut être honnêtement dissociée de celle des déchets sur la voie publique. Ces amoncellements de détritus offrent des « biotopes » idéaux à ces nuisibles forts prompts à diffuser les maladies les moins agréables pour l’Homme. Les m3 de pesticides et les tonnes de poisons utilisés pour lutter contre ces invasions constituent une atteinte grave à la qualité de l’air, des sols ainsi qu’à la survie des abeilles que l’on sait indispensables pour la pollinisation de 70% des espèces végétales comestibles par l’Homme.
Même les animaux domestiques comme les bovins, les ovins, les caprins, les volailles n’échappent pas à cet empoisonnement car ces déchets leurs sont souvent accessibles alors qu’ils sont destinés à finir dans nos assiettes ! A Guerbes, dans la wilaya de Skikda, j’ai vu de mes propres yeux l’estomac d’un veau mort gorgé de sacs en plastiques alors que l’on tentait d’autopsier l’origine de son intriguant décès. Ce type de mort est assez fréquente parmi les troupeaux de mes amis de la baie de Guerbes pour être signalée et ce n’est malheureusement pas l’apanage de cette région du nord est de l’Algérie.
Il y a d’autres déchets auxquels on ne pense pas forcement : j’ai pu régulièrement constater que les agriculteurs de la baie de Guerbes ne prenaient pas la peine d’ôter de leur emballage plastique les jeunes pousses de pastèques qu’ils plantaient sur leurs terres. Ainsi, des quantités non négligeables de plastique sont injectées dans les sols et ce pour de longues décennies…
Il y a aussi ceux dont l’Algérie n’est pas responsable, tous les déchets venus de la mer qui viennent inlassablement s’échouer sur nos plages et s’infiltrer grâce au vent jusque dans les entrailles de notre sol. On pourrait également parler de certains pesticides peux recommandables et de nombreux produits phytosanitaires vendus impunément sur les marchés alors qu’ils sont fabriqués en Europe et que dans cette zone du monde ils sont interdits de vente. On pourrait même évoquer la nature de certains médicaments vendus en Algérie qui viendront un jour ou l’autre déverser dans nos oueds les substances de ces médicaments par le bien notamment de l’urine humaine.
Enfin, il resterait à parler de ces déchets dont l’Algérie devrait avoir honte, des déchets hospitaliers dont la communauté scientifique algérienne s’alarme régulièrement du manque de sérieux de leur traitement alors qu’ils sont hautement toxiques. Enfin, n’oublions pas que certaines usines déversent leur eaux usées directement à la mer et ce à quelques kilomètres de zones balnéaires très fréquentées. Rappelons que l’air de la ville de Skikda est devenu très nocif pour ses habitants depuis que l’on a eut la formidable idée de construire un complexe pétrochimique à la périphérie d’une des plus belles et agréable ville d’Algérie.
J’aimerai, en fait, vraiment conclure par une des pires pollutions, celle qui s’incruste dans nos esprits. J’ai pu en faire la malheureuse expérience. En quoi consiste-t-elle ? Eh bien, cela est aussi simple que machiavélique : à force d’évoluer dans un environnement pollué, on en finit par se résigner et à l’accepter. Le plus grand effort, à vrai dire c’est de rester alerte et de ne pas se laisser à la facilité , de ne pas céder à la tentation de faire comme tout le monde.
On dit en Alchimie, science dans laquelle les arabes se sont d'ailleurs longtemps illustrés, qu’il est possible de faire de l’or avec du plomb. En ce qui concerne la pollution en Algérie, il est sûr que l’on pourra faire du plastique avec du plastique et même récolter l’or contenu dans les ordinateurs usagers. Mais la véritable alchimie devra s’opérer au niveau de l’âme de tout un peuple, de la Nature d’un pays. Il faudra faire des mauvaises habitudes d’aujourd’hui les éco gestes de demain. La lutte contre la pollution c’est avant tout un combat pour le respect de la voie publique, du territoire national, de la République et donc du bien être de toute la société.
La première expression de la démocratie, la voix du peuple , ne s’est-elle pas toujours manifestée sur la place publique ? Réunir toute une nation autour du défi de faire de la voie publique un trésor national, un espace de communion et d'émulation et non plus le terrain transitoire où l'on peut se décharger du mal de vivre l'Algérie au quotidien, voilà, à vrai dire, un combat valable car rassembleur pour toute la société algérienne....