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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

"Du contrat social algérien au pacte écologique maghrébin et méditerranéen" Par Karim Tedjani

Du contrat social au pacte environnemental

Petit manifeste d'écologie algérienne

 

#6

        figue-barbarie 7608

L'exemple de la mise en valeur de la figue de barbarie ( ici en bâtonnets d'aliments pour les ruminants à base de graines) est assez parlant en ce qui concerne les échanges possibles entre tous les pays du Maghreb et de la Méditerranée. En effet, le Maroc, notamment, a développé un certain savoir faire dans le domaine et, il le partage actuellement avec notre pays qui a de forts potentiels dans la production de ce fruit "miracle". (Photo Tedjani K.)

 


Il parait évident que le climat, la biodiversité, ainsi que l’eau ne respectent pas les frontières nationales ; aussi indéniable que ces éléments en symbiose  ont une grande influence sur la nature de l’environnement  des pays qui les « hébergent ». Les oueds, les poissons et les oiseaux ainsi que tous les autres  animaux migrateurs, les insectes, les graines qui voyagent à travers le vent, la faune  et les courants d’eau, , tout ce petit monde, et bien plus encore, n’a, à mon actuelle connaissance , pas besoin de passeport pour circuler à travers l’Algérie et d’autres nations, parfois même assez lointaines de nos frontières.

Il est mondialement admis  que tous les écosystèmes de la planète sont interdépendants au point de n’en former qu’un seul. Les nations unies ont d’ailleurs crée un fond  pour l’Environnement Mondial, une notion qui tend à faire de plus en plus d’adeptes à travers le monde tant elle est assez aisée à concevoir.

Si le climat Algérien se réchauffe, ce n’est pas seulement à cause des Algériens. Il y a à cela des raisons également  globales, dont le cycle naturel des climats à travers l’Histoire ainsi que l’indéniable influence des considérables émissions de Co2 et  des déforestations dont la révolution industrielle a été la grande instigatrice. Pourtant, ils seront les principaux tributaires des changements bénéfiques ou non  qu’une telle hausse de la température globale va opérer dans leur environnement et, donc, forcement dans leur société qui est  condamnée à s’y adapter si elle veut perdurer.

Quand l’Algérie veut protéger le cerf de barbarie, seul cervidé d’Afrique, elle ne peut que le faire de concert avec la Tunisie puisque le territoire de  cette espèce menacée traverse ces deux nations. La nappe albienne, trésor hydrique d'autant  plus inestimable que  tout le Maghreb est en stress hydrique, s’étend sur l’Algérie, la Lybie, ainsi que la Tunisie. La gestion d’un tel patrimoine ne peut donc qu’être internationale; au sens: entre ces trois nations. Il est aisé de deviner l’influence que pourrait avoir sur  l’avifaune migratrice de certains pays européens voisins la disparition de certaines de leurs aires de repos favorites en Afrique : les zones humides algériennes. Il est donc  clairement possible de parler d’un Environnement maghrébin qu’il faut d’étendre même à un Environnement méditerranéen et nord africain  dans lequel l’Algérie joue un rôle très important ; autant que d'affirmer que  son environnement dépend aussi de celui de ses voisins les plus proches. Un fleuve qui aura été pollué dans un pays voisin à l'Algérie et qui la traverse, charriera dans ses eaux des poisons toxiques dans notre pays. 

C’est pour cela que notre pays ne peut que s’inscrire dans une approche  de la question environnementale  certes essentiellement algérienne, mais toujours en privilégiant  l'ouverture et les  partenariats avec les pays voisins. En ce sens, le Maghreb étendu à ses anciennes frontières ainsi que la Méditerranée moderne  doivent redevenir des entités écologiques, culturelles et économiques influentes sur la scène mondiale.

J’aimerais insister sur le fait que le « non Maghreb », celui d l'abscence d'échanges économiques  coûte forcement cher à notre pays, car  tout ce qui vient de plus loin génère forcement une dépense énergétique supplémentaire; cela a forcement  une influence sur son prix. Dans une récente interview réalisé par Mehdi Bsikri, l’expert algérien  Hocine Bensaâd a tenu à rappeler que pour un euro gagné, notre pays en dépensait actuellement  dix en produits et services exportés en provenance de nations aux facturation souvent très honéreuses.

L’Europe a toujours su se reposer sur le faible coût et le savoir faire des Marocains ainsi que des Tunisiens pour s’alimenter en produits alimentaires, en main d’œuvre ainsi qu' en divers  services. Nos voisins , en ce qui concerne l’environnement et le tourisme ainsi que  la mise en valeur de leur biodiversité,  ont une sérieuse avance  sur nous, tandis que notre environnement a été lui, préservé des préjudiciables égarements  écologiques qui ont  été commis chez eux  au nom d’un tourisme bon marché qui pèse actuellement de plus en plus sur les réserves hydriques de ces pays au point de faire concurrence avec l’agriculture.

L’eau  est un domaine où notre pays, a  parcontre , non seulement rattrapé son retard, mais également pris un peu d’avance au sein de la communauté maghrébine et africaine. Les échanges possibles entre pays du Maghreb  sont nombreux et doivent dépasser le stade de potentiels. Ils doivent également aller au delà des  clivages du passé, du présent  ainsi que ceux qui pourraient s’imposer  au  futur…

D’ailleurs pour les raisons que j’ai évoquées précédemment concernant la nappe albienne dans le Sahara, l’eau sera le radical commun le plus puissant qui pourrait faire  que la communauté "Maghreb"  retrouve toute l’homogénéité qui en a fait pendant des siècles un des plus illustres pôles du génie humain. Ce besoin d'eau sera sûremment à même d'atténuer les tensions qui minent cette collaboration pourtant si vitale au développement durable de cette zone géopolitique. Si cette ressource venait à les accentuer, alors ce serait, à mon humble avis, le déclin assuré pour toutes ces nations car, comme dit un proverbe algérien " si tu creuse un fossé entre toi et ton voisin, attends toi un jour à y tomber..."

Il y a tellement de raisons évidentes au fait que l’écologie algérienne doit être celle  également d’un Maghreb émergent stable et qui influera de plus en plus sur la possibilité de voir un jour une vraie Union Africaine ou Méditerranéenne exister.  

C’est entre autre aux Algériensd de relever ce défi, ensembles, pour le bien être de toutes et de tous. Il  a tant de choses évidentes à dire sur le sujet que je m’abstiendrais de toutes énumérer. Je suis convaincu que toute personne censée peut le faire sans le moindre problème. Un nouveau contrat social algérien doit être instauré, dont une des finalités serait un pacte environnemental Maghrebin et Méditerranéen fort, sincère, et surtout efficient à veiller à la fois  aux intérêts des hommes et de la nature.  

Ce qui m’a donné, cette fois-ci, envie de compléter par ce billet  mon modeste manifeste d’écologie algérienne « Du contrat social au pacte environnemental », c’est le besoin d’insister sur le fait que les Algériennes et les Algériens ont un grand rôle à jouer dans la préservation de l’environnement maghrébin et méditerranéen et que,  ne serait-ce parce que nous possédons le plus grand désert du monde, que la biodiversité de notre pays est estimée à plus de 12 pour cent endémique (locale), nous avons beaucoup à apporter à l’Environnement mondial.

Si je n’insisterais jamais assez sur la nécessaire  maîtrise algérienne de la nature physique et spirituelle de l'Algérie, de son environnement et de ses cultures, il parait pragmatique de dire que cette nature  est le fruit de la rencontre de tellement de cultures, de micros climats, d’écosystèmes, de civilisations ,  notre nature d'Algériens doit nous inciter à  ne jamais , ni l’oublier, ni de s’en priver. Car c’est une des plus grandes richesse dont dispose le pays avec sa jeunesse, bien évidement.

 

Karim Tedjani.

 

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